Le Maroc a encore du pain sur la planche en matière d'éducation. Les principes de l'équité et de la qualité pour tous ne sont toujours pas respectés. Malgré les efforts entrepris par le Royaume, notamment dans le primaire, les enfants ne jouissent pas pleinement de leur droit à l'éducation aussi bien dans le préscolaire qu'au niveau du collège et du lycée. C'est le constat que dresse l'Unicef au Maroc à l'occasion de la rentrée scolaire. L'organisme onusien note que le taux de préscolarisation national n'est que de 64,3% et ne dépasse pas les 28,3% chez les jeunes filles en milieu rural. Les données de l'Unicef montrent que les enfants du rural sont confrontés à des difficultés pour réussir la transition entre le primaire et le collège auxquels seulement 69,5% d'entre eux y accèdent. Ils ne sont que 30,6% à accéder au lycée. Ce taux chute à 21,9% chez les filles. Pour les enfants en situation de handicap, la situation n'est guère meilleure. Le taux moyen de scolarisation ne dépasse pas les 32%. L'Unicef estime que la déperdition et le décrochage scolaires conduisent à des difficultés d'inclusion sociale et à une vulnérabilité sociale pour les enfants. Les statistiques du Haut-Commissariat au Plan ( HCP) attestent de cette situation. Encore 69.000 enfants âgés de 7 à 15 ans travaillent au Maroc. Le problème reste particulièrement récurrent dans le milieu rural, où 62.000 enfants travaillent, contre 7.000 en milieu urbain. Il faut aussi noter que le phénomène touche davantage les garçons (60,1%) que les filles (39,9%). Pour faire face à ces nombreux obstacles, l'Unicef soutient la réforme éducative du ministère de l'éducation nationale pour une école de qualité pour tous. Dans le cadre de son programme de coopération avec le ministère de l'éducation nationale, l'Unicef compte agir à plusieurs niveaux durant les prochaines années. Le premier niveau porte sur le développement de la petite enfance. L'Unicef a apporté son appui au ministère de tutelle pour l'élaboration d'une stratégie nationale du secteur préscolaire comme composante stratégique pour le développement de la petite enfance. Le programme Insaf qui vise à réduire les inégalités au niveau local constitue le deuxième axe d'intervention. Pour les personnes en situation de handicap, un modèle adoptant une démarche multisectorielle est sur le point d'être mis en place. Il permettra ainsi de favoriser l'accès à l'éducation pour ces enfants. A ce sujet, l'Unicef précise que ce processus s'appuiera sur les leçons apprises de l'initiative régionale développée au niveau de la région du Souss-Massa-Draâ. Le quatrième axe d'intervention se rapporte au développement des adolescents et des jeunes.Le cadre d'action inclura, entre autres, le renforcement des articulations entre l'éducation scolaire, la formation professionnelle et l'éducation non formelle et l'amélioration de sa qualité, l'intégration des compétences de vie dans l'éducation non formelle et la formation professionnelle, le renforcement des mécanismes d'orientation et le développement de modèles pour améliorer la transition entre l'école et le monde du travail.