Les chiffres sont comme les jupes, ils cachent l'essentiel. Que cachent les statistiques fournies à jet continu par le Haut Commissariat aux comptes ? De là à soupçonner Ahmed Lahlimi, patron de cette institution, de vouloir atteindre des objectifs inavoués, il n y a qu'un pas que certains esprits qui se croient perspicaces ont vite fait de franchir. Les chiffres sont comme les jupes, ils cachent l'essentiel. Que cachent les statistiques fournies à jet continu par le Haut Commissariat aux comptes ? De là à soupçonner Ahmed Lahlimi, patron de cette institution, de vouloir atteindre des objectifs inavoués, il n y a qu'un pas que certains esprits qui se croient perspicaces ont vite fait de franchir. À première vue, la fringale de communication qui s'est emparée de M. Lahlimi, qui ne rate aucune occasion pour monter au créneau, peut prêter à confusion en ce sens où les rédactions des journaux et des télévisions sont bombardées quotidiennement non pas de communiqués laconiques et secs mais de documents exhaustifs sur des pans entiers de la vie économique et sociale du pays. De l'emploi à la croissance en passant par des indicateurs sur le taux de pauvreté et le vieillissement de la population… Rien n'échappe aux analyses et à la prospection des hommes de Lahlimi. Cette activité débordante tout en chiffres actuels et prévisionnels qui a le mérite d'éclairer d'un jour nouveau le secteur des statistiques n'est pas sans révéler des contradictions par rapport aux chiffres officiels du gouvernement ayant trait notamment aux performances économiques nationales. C'est là où la démarche du Haut Commissariat au Plan, certes une instance indépendante, entre en collision avec l'Exécutif, créant forcément un certain désordre sur fond de procès d'intention et d'arrière-pensées politiques ou politiciennes. Avec cette question incontournable : que cherche Ahmed Lahlimi ? Veut-il gêner Jettou et son équipe? Sans figurer dans aucune instance du parti, Ahmed Lahlimi, 65 ans, est un uspéiste de la première heure. Ce natif de Marrakech n'a pas besoin d'assumer une responsabilité officielle au sein de sa formation pour exister. Personnage respecté et écouté pour sa connaissance des rouages du pays, il a joué un rôle central dans la formation du gouvernement d'alternance en 1998 où il occupera la place de numéro deuxen se chargeant du ministère des Affaires générales. En fait, il était le véritable chef qui mettait en musique, en concertation avec Abderrahmane Youssoufi et les autres centres du pouvoir, la politique gouvernementale. À cette époque-là, il faut reconnaître que le département de M. Lahlimi était économe en matière de communication. Le coup d'arrêt imposé au processus politique avec la nomination d'un technocrate au poste de Premier ministre, il a dû le vivre, tout comme ses amis du parti, comme une grande frustration. Perfectionniste jusqu'au bout des ongles, méthodique sans être arrogant, fin sans être provocateur, le haut commissaire au plan ne crie rien haut et fort. Il rêve certainement à un autre destin qui soit à la hauteur des bons et loyaux services rendus au pays. Ahmed Lahlimi a, quoi qu'en pensent ses détracteurs, fait œuvre utile là où il officie. Tant mieux s'il joue le rôle de la mouche du coche pourvu qu'elle fasse avancer l'attelage. Il y a bel et bien une méthode Lahlimi.