Et c'est François Souweine, cofondateur du cabinet et l'un des pionniers du coaching en France, qui est venu présenter les programmes de formation et les impacts de telles pratiques sur la rentabilité de l'entreprise. Au Maroc, la floraison de cabinets de coaching confirme le besoin d'accompagnement, soit en entreprise, soit à titre privé. En France, 100 écoles de coaching s'impliquent déjà dans ce domaine. Au Maroc, le marché semble commencer à prendre sauf que la démarche n'est pas encore entrée dans la stratégie globale de l'entreprise. Certains managers de grands groupes rejettent en bloc de telles démarches. A l'étranger aussi. «Le coaching est souvent considéré comme le métier de danseuse», fera, justement, remarquer M. Souweine. Car face à des métiers aussi pragmatiques et tangibles comme ceux liés à la fonction d'ingénieur, le coaching demeure difficile à évaluer en termes d'impact. La prise de conscience par les managers de l'intérêt de l'introduction de cette pratique dans le management propre pour faire avancer les équipes et développer la rentabilité de l'entreprise est encore indéchiffrable. Le choix du coach n'est pas une chose aisée ; la certification des cabinets permettra de faire la différence. Le marché français a été aussi marqué par une évolution vertigineuse d'écoles low cost, basée su le e-learning… L'expert rappellera, en effet, les limites de certains opérateurs car le coaching ne peut pas être juste enseigné à travers des cours. «Le plus important est la mise en œuvre des actions de coaching». Selon lui, «le problème n'est pas le chômage ou le turn over mais ce sont les salariés qui ont peur de perdre leur emploi et font le strict minimum juste pour le préserver. Et c'est à ce niveau que la direction générale doit réagir. Ce sont les meilleurs qui doivent être accompagnés pour être valorisés». La motivation étant la clé du succès… Et les techniques de coaching ont été concoctées dans cette optique. En France, dans un contexte de dégradation de l'économie, le nombre de personnes en souffrance dans le travail ne cesse de s'accroître à tel point que c'est le manager, les trois quarts du temps, qui envoie ses salariés pour poursuivre des séances de coaching. L'expert fait bien de le signaler car la tendance de départ, il y a quarante ans, s'est inversée aujourd'hui. «Le coaching risque de connaître un changement lui-même face à cette nouvelle situation». L'environnement le dicte. «Les salariés ont de moins en moins de reconnaissance en entreprise et les managers la traduisent de plus en plus par l'argent alors que l'argent n'a pas une connotation positive». Le rappel de François Souweine est pertinent. Les managers marocains gagneraient à prendre en compte cet élément. C'est dans cette optique que l'Académie de coaching compte aborder le marché marocain. Une première formation de 6 jours sera proposée sur la posture de coach. Il s'agit d'un parcours commun au cycle de professionnalisation au métier. A l'issue de cet apprentissage, la personne devra être en mesure de mener un entretien de coaching simple et évaluer la mise en œuvre de la démarche de coaching. Passée cette étape, la personne suivra pendant 26 jours un cycle sur la professionnalisation au métier de coach. Cette seconde phase vise dans un premier temps à approfondir le premier cycle sur «la posture de coach» pour passer à l'élaboration de stratégie de coaching à tous les niveaux. «Conduite du processus, boîte à outils du coach, clés de comportement et d'analyse, déroulement des séances, présentation et vente des prestations, information sur la profession et éthique & déontologie» représentent les modules traités dans ce programme. Un tel enseignement est sanctionné par une certification. En France, le programme est reconnu par le gouvernement français. La reconnaissance de l'ICF représentant la seconde étape. Au Maroc, aucune loi ne régit le secteur. L'expert se voudra toutefois rassurant à ce niveau. Pour lui, «le marché se régulera tout seul en fonction des opérateurs et de leurs références nationales ou internationales. Car si le coaching n'a pas un objectif de résultat, son impact peut être mesuré à court et à moyen termes des séances pratiquées». Le bien-être du salarié étant au cœur de la démarche.