Des pilotes israéliens refusent de mener des opérations de liquidation dans les territoires palestiniens. Un message clair qui dévoile le terrorisme d'Etat pratiqué par Sharon contre les Palestiniens. Vingt-sept pilotes de l'armée de l'air israélienne ont annoncé leur refus de mener des opérations de liquidation dans les territoires palestiniens. Certainement, le Premier ministre israélien trouve matière à réflexion sur la politique qu'il mène à l'égard de la Palestine. A moins qu'il ne s'obstine à soutenir coûte que coûte ses protégés sionistes, le Président américain George W. Bush pourra également y puiser de sérieuses raisons de reconsidérer son attitude inamicale à l'égard des Palestiniens et de l'ensemble des communautés arabe et musulmane. Après l'initiative des soldats israéliens qui va dans le même sens, l'année dernière, celle des pilotes a déclenché, jeudi, des réactions indignées dans les milieux politiques et militaires en Israël. Ces pilotes sont menacés de sanctions. L'affaire, une première dans l'histoire de l'armée de l'air de l'Etat sioniste, a défrayé la chronique dans la région. Son impact est d'autant plus fort que les pilotes sont considérés comme le corps d'élite des forces armées, une sorte d'aristocratie censée montrer l'exemple aux autres militaires. Les pilotes ont proclamé dans une lettre ouverte qu'ils ne voulaient plus «obéir à des ordres illégaux et immoraux» et refusaient «de prendre part à des attaques aériennes contre des centres de population civile» en Cisjordanie et dans la bande de Gaza. «La poursuite de l'occupation met en péril la sécurité de l'Etat d'Israël, ainsi que sa fibre morale», ont ajouté les pilotes dans leur lettre. La réaction des responsables militaires israéliens ne s'est pas fait attendre. Tous les responsables militaires et politiques sont montés au créneau. Le ministre de la Défense israélien, Shaoul Mofaz a déclaré que cette «opération politique qui n'a rien de morale». Le chef du gouvernement Ariel Sharon a affirmé que toutes les mesures appropriées seront prises contre les signataires. Un pilote signataire a proclamé que son refus de participer à des liquidations «lui inspirait plus de fierté que toutes les opérations de sauvetage (qu'il a) menées». La vérité finit toujours par prendre le dessus. Maintenant, ce sont les Israéliens qui dénoncent la politique raciste et belliqueuse de leur Premier ministre. Ils savent très bien que la sécurité d'Israël ne pourrait en aucun cas être assurée au détriment de celle des Palestiniens. L'initiative des pilotes israéliens est un message clair qui dévoile le terrorisme d'Etat pratiqué en toute impunité par le Premier ministre israélien. Ils n'acceptent plus que leurs mains soient salies par le sang des innocents palestiniens. Les Israéliens ne veulent plus cautionner les crimes de guerres du bourreau de Sabra et Chatilla. Les pacifistes israéliens ont déjà organisé des manifestations de colère contre la politique de Sharon. De même les Arabes israéliens n'ont cessé de dénoncer le comportement agressif du Premier ministre israélien. Lors de sa première visite à Washington après son investiture au poste de Premier ministre, Sharon a reçu une véritable douche froide avec la lettre ouverte que cent rabbins américains membres du Jewish Peace Lobby (lobby juif pour la paix) lui ont adressée. Dans cette lettre, les membres du Jewish Peace Lobby demandaient à Sharon de «s'abstenir de toute mesure d'expansion des quartiers juifs à Al Qods-Est». Dans la même lettre, ils demandaient également au Président américain «d'exprimer avec vigueur l'opposition des Etats-Unis à de telles mesures unilatérales» parce qu'une «paix durable n'est possible qu'à travers la satisfaction des revendications des deux peuples, palestinien et israélien». Leur appel n'a pas été entendu. Et le Premier ministre israélien a continué sa politique d'agression plongeant la région dans une escalade de violence. Et le refus de Washington de s'impliquer davantage pour inciter Israël à respecter les accords conclus avec les dirigeants palestiniens a encouragé les responsables sionistes dans leur remise en question des progrès réalisés depuis les rencontres d'Oslo. Depuis son arrivée aux commandes à Tel Aviv, toutes les forces éprises de paix, à l'intérieur comme à l'extérieur d'Israël, ne cessent de dénoncer les crimes perpétrés par l'armée israéliennes contre les civils palestiniens. L'Organisation de défense des droits de l'Homme «Amnesty International» a accusé, en 2002, dans un rapport de 76 pages, Israël d'avoir commis des crimes de guerre contre des Palestiniens. Soulignant l'ampleur des violations des droits de l'Homme par l'armée israélienne, l'ONG a déduit que les efforts de paix resteront illusoires tant que les droits de l'Homme ne sont pas mieux respectés.