Le report du septième sommet de l'UMA fait la «Une» de la presse algérienne qui lui donne moult interprétations où la mauvaise foi domine. Pour le «Jeune Indépendant», la conversation téléphonique Bouteflika-Kadhafi (à la suite de laquelle le président algérien a annoncé le report du sommet) est intervenue au moment où la Libye recevait en visite son voisin de Tunisie, Zine El-Abidine Ben Ali, « alors que la présence du jeune roi Mohamed VI aux 7emes assises maghrébines était remise en cause». Et le journal d'alléguer que l'absence du Maroc «prenait l'allure d'un chantage dans le but d'amener Alger à un recul pour épouser ses thèses sur le Sahara-Occidental». Et de saluer le souci libyen de «sauver les meubles» et pallier ce «faux départ» par un report. Le journal ne résiste cependant pas à la tentation de l'insulte et de la diffamation en se demandant perfidement si «l'initiative tripolitaine sera payée de retour par un pays qui semble plus soucieux de consolider les relations maroco-sionistes que de construire l'ensemble maghrébin». «Liberté» écrit pour sa part que le report du sommet «est un véritable camouflet diplomatique pour l'Algérie qui vient de faire les frais de pressions exercées depuis Tunis et Tripoli». L'article ajoute que la Tunisie et la Libye ont entrepris une médiation entre l'Algérie et le Maroc pour tenter d'assainir les relations bilatérales «à cause du différend à propos du Sahara Occidental». Une médiation qu'Alger, par le biais de son ministre des Affaires étrangères, a tenté, mercredi dernier, de démentir en affirmant qu'il n'existe «aucune tension avec le Palais Royal». Mais la situation a connu des complications depuis, puisque l'on avait appris que le président mauritanien ne serait pas, lui aussi, partant pour la rencontre d'Alger, en raison d'un malentendu né après que l'Algérie eut critiqué la signature d'un accord entre Nouakchott et Tel-Aviv. La veille, le quotidien «Le Matin» écrivait que «c'est le clash entre Alger et Rabat» et que «des diplomates algériens montent au créneau pour dénoncer l'attitude du royaume chérifien (…) qu'ils qualifient de «chantage». Pour sa part, «Le Soir d'Algérie» souligne que « pour les Marocains, une présence de leur roi au sommet d'Alger signifierait, implicitement, que les relations avec Alger seraient au beau fixe». «Or, ajoute-t-il, toute la stratégie marocaine s'articule autour de la thèse selon laquelle il n'existe pas de conflit au Sahara-Occidental, mais un conflit entre Rabat et Alger au sujet du Sahara-Occidental». Et de poursuivre sa brillante démonstration en «révélant» que «l'autre élément entrant dans le cadre du chantage marocain, c'est l'exigence de la réouverture des frontières terrestres entre les deux pays.