ALM : Stokvis Nord Afrique a structuré récemment certaines de ses activités en filiales. Où se situe Stokvis industries dans cette dynamique ? Younès Ouayouch : Il est utile de souligner que nous parlons d'une filiale créée fin 2013. Elle regroupe des divisions qui étaient institutionnelles chez Stokvis Nord Afrique, à savoir la division Manutention/ nettoyage/ rayonnage (MNR), la division énergie et la division thermique industrielle. Ces trois départements ont été filialisés en une seule structure qui n'est tout autre que Stokvis industries. Le but étant d'accorder une autonomie de décision nécessaire pour un développement rapide et sain. La filialisation permettra également d'obtenir une meilleure flexibilité des processus et des activités, de développer une stratégie adéquate ainsi que d'améliorer les performances. D'ailleurs, Stokvis industries a réalisé pour sa première année d'exercice un chiffre d'affaires en croissance de 100 %. Compte tenu de cette performance observée à fin 2014, le groupe compte filialiser d'autres activités. L'organisation de Stokvis industries en filiale a, également, permis de renforcer les liens existants avec ses partenaires fidèles, en l'occurrence Mitsubishi, Repsol, Himoinsa et autres. Quelle part occupe la logistique dans votre portefeuille ? Notre activité est à 100% logistique. Stokvis industries est spécialisée dans ce segment et nous en sommes fiers. Tous les produits que nous distribuons exclusivement sont destinés à la logistique. A titre d'exemple, l'activité manutention propose une offre complète, soit la distribution entre autres de chariots élévateurs, de transpalettes, de gerbeurs ou de préparateurs de commandes. Nous assurons également le rayonnage pour de grandes zones industrielles telles que la Centrale Laitière et les Eaux minérales d'Oulmès. Aussi, nous fournissons des groupes électrogènes en back up, ainsi que des lubrifiants aux flottes de transporteurs. De même, Stokvis industries équipe les chambres froides et met en vente le matériel de froid industriel. Qu'allez-vous présenter de nouveau à la quatrième édition de Logismed ? Pour cette édition, nous présenterons trois nouvelles cartes qui sont Haulotte, Heli (numèro 1 chinois de manutention) ainsi que Arestant qui est notre nouveau fournisseur de rayonnage. Je tiens à vous informer, dans ce sens, qu'un accord avec un leader mondial est en cours de finalisation pour la division thermique. Quelles sont vos perspectives de développement ? Après cette année exceptionnelle, le groupe a décidé de délocaliser Stokvis industries dans des locaux propres à elle. La finalité étant de centraliser tous nos entrepôts en un seul endroit. La filiale a réalisé depuis le début de l'année 15 embauches. Cela veut dire que le groupe fait confiance à la logistique qui est certes une activité très ancienne chez Stokvis Nord Afrique et qui depuis sa filialisation a fait ses preuves de manière remarquable. Stokvis industries est présente en force dans de très gros chantiers logistiques sur le territoire marocain. Quel regard portez-vous sur le développement de la logistique au Maroc? Je dirais que «demain est logistique» et j'en suis persuadé ! Les choses ont vite évolué. Le Maroc a fait ses preuves de par sa stabilité politique et la régularité de sa croissance. Il est en train d'acquérir des compétences techniques et solides qui sécurisent les investisseurs étrangers. Auparavant, nous observions des distributeurs exclusifs. Aujourd'hui, ils s'installent en propre. Nous sentirons clairement cette dynamique prometteuse rien qu'en observant le développement de Tanger Med, de Jorf Lasfar et l'arrivée de grandes entreprises internationales. La logistique se développe à un rythme fou. Il faut juste qu'elle soit bien encadrée et structurée. En tant que professionnel, quelles sont les failles à combler pour mener à bien le chantier de la logistique au Maroc ? Honnêtement, l'offre est un peu diffuse. Tout le monde fait un peu et n'importe comment la logistique. Or, il s'agit d'un métier qui demande de la rigueur. Il ne faut pas tomber dans les travers du transport au Maroc qui est touché à 72% par l'informel, impactant ainsi le coût salarial. Les bons prestataires sont assez rares. Le secteur a besoin de formation et par conséquent de techniciens compétents. Le personnel doit être formé au métier. Aussi, nous devons suivre les normes en vigueur. Les entrepôts doivent être certifiés et garantir la sécurité maximale. Tout cela va engendrer une certaine confiance de la part du client et drainer davantage de partenaires. Toute une dynamique Sud-Sud s'instaure au niveau national. Où en est Stokvis industries ? Dans le cadre du processus de la filialisation, Stokvis Nord Afrique vient de créer Stokvis International dont la mission sera orientée vers l'Afrique et développera cet axe Sud-Sud. A notre niveau, Stokvis industries a des perspectives sur le Sénégal et la Côte d'Ivoire. Aussi, l'Algérie et la Tunisie nous intéressent énormément. Nous commençons déjà à exporter ce que nous distribuons vers ces pays. Notre ambition est de servir de plate-forme sur l'Afrique.