Sur la question de l'avortement, les associations féminines marocaines, à l'image de leurs homologues dans le reste du monde sont pro-choix. «Le corps de la femme lui appartient et personne d'autre n'est habilité à prendre toute décision le concernant». Depuis l'ouverture du débat autour de la réforme de la loi relative à l'avortement, le collectif «Printemps de la dignité», composé de plusieurs associations féminines, s'active pour faire entendre sa voix. Ce lundi, il a rendu public un communiqué de presse qui détaille la position, mais surtout le combat, du collectif. Le document note, tout d'abord, que le collectif soutient la réforme lancée il y a quelques jours et rappelle que le code pénal marocain est aujourd'hui non seulement incompatible avec la Constitution de 2011, mais aussi contraire aux engagements internationaux du Royaume, notamment en ce qui concerne l'égalité et la lutte contre toutes les formes de discrimination. Tout en donnant l'exemple de pays «arabes et musulmans» tels que la Tunisie, la Turquie ou même le Kazakhstan, le collectif appelle à lever la criminalisation de l'avortement afin de mettre un terme aux conséquences tragiques des avortements clandestins. «La criminalisation de l'arrêt volontaire de la grossesse porte atteinte à la sacralité du corps de la femme et constitue une forme de discrimination et de violence à l'égard des femmes», indique le communiqué. Le collectif appelle, par ailleurs, l'Etat à plutôt diriger ses efforts vers la mise en place de stratégies préventives contre les grossesses non désirées. «Il faut sensibiliser les femmes et les jeunes filles, leur fournir une éducation sexuelle et des informations qui leur permettront de jouir pleinement de leurs droits», poursuit le communiqué. Lever la criminalisation de l'avortement, sensibiliser les jeunes filles, mais également mettre en place un cadre législatif adéquat sont les principales revendications du collectif Printemps de la dignité. «Le droit à l'arrêt volontaire de la grossesse sous supervision médicale impose sa légalisation à chaque fois que la grossesse représente un danger pour la santé physique, mentale et sociale de la femme», note la même source. Enfin, le communiqué appelle à l'insertion de l'avortement parmi les services sanitaires proposés par les établissements publics de santé. «Il faut que l'accès à ce service soit gratuit, et qu'il soit inséré dans la politique de santé reproductive du pays et les mesures d'accouchement sans danger», conclut le communiqué.