La nomination de nouveaux walis et gouverneurs, jeudi 22 juillet, constitue sans conteste une nouvelle étape dans l'administration du territoire. Certes, la plupart des gouverneurs concernés par le mouvement ont juste changé de préfecture, ce qui suppose qu'ils ont donné satisfaction dans leur poste antérieur… La nomination de nouveaux walis et gouverneurs, jeudi 22 juillet, constitue sans conteste une nouvelle étape dans l'administration du territoire. Certes, la plupart des gouverneurs concernés par le mouvement ont juste changé de préfecture, ce qui suppose qu'ils ont donné satisfaction dans leur poste antérieur et cette permutation se veut dans le cas précis un antidote à l'installation dans cette routine et ce laxisme qui tuent au-delà d'un certain temps l'esprit d'initiative et les décisions courageuses. L'intéressé, par des manèges irrésistibles, en vient petit à petit à ressentir malgré lui une certaine fatigue d'agir du fait de sa longue fréquentation des notabilités de la région. C'est le mal qui guette en général tout responsable censé être au service de l'Etat. Autre fait remarquable, l'avènement de deux ex-ministres, l'Istiqlalien Rachid Filali, qui décroche la région Souss-Massa-Draâ et Amine Demnati du MP propulsé à la tête de la wilaya de Guelmim-Essmara. Ce n'est pas nouveau puisqu'un ancien ministre USFP, Mohamed M'Barki, actuel wali de Tétouan, était le premier à être versé dans l'administration du territoire. C'était inimaginable il y a encore une dizaine d'années que des hommes politiques accèdent à ce type de commandement. Plutôt que de voir dans cette nouvelle approche une “makhzénisation“ des partis comme le pensent certains esprits chagrins, il importe de considérer cette façon de faire comme une ouverture enrichissante de l'institution territoriale sur la classe politique. Le nouveau concept de l'autorité, annoncé par S.M le Roi Mohammed VI en 1999, n'est pas encore parfait. Mais il est en train, au fil des nominations, de s'affiner pour être en conformité avec les exigences d'une politique territoriale de proximité qui allie développement économique et autorité de l'Etat. Croire que l'un peut se faire sans l'autre est une vue de l'esprit. C'est tout l'enjeu d'une administration longtemps décriée qui doit coller aux préoccupations réelles et néanmoins multiples du Maroc nouveau sans donner l'impression de s'enliser dans l'immobilisme et les contradictions. D'où l'urgence de définir un cap clair au pouvoir et aux tâches du nouvel appareil qui doit être en totale rupture avec les méthodes du passé. Actuellement, une bonne partie des gouverneurs dans différentes préfectures semble absente sur le terrain. Sont-ils tétanisés par l'ampleur de la tâche qui les attend, étouffés par la tutelle trop forte des walis ou inhibés face aux survivances de l'appareil du système de l'Intérieur ancienne version? En tout cas, le malaise est perceptible. La fonction de gouverneur ou de gouverneur d'arrondissement, qui doit normalement être complémentaire de celle du wali, a besoin d'être cernée de manière précise pour ne pas être perçue comme un poste subalterne. Il faut redonner confiance à tout le monde dans un esprit d'émulation et de dévouement. Il y va de l'image et de la puissance de l'administration du territoire qui n'a jamais été au cœur des problèmes et des défis internes du pays que depuis quelques années.