La gauche se prépare aux prochaines échéances électorales, mais dans la division et chacun selon ses aspirations et ses moyens. Pour l'USFP, la mobilisation est de mise aussi bien sur le plan médiatique qu'au niveau politique et organisationnel. Dans les organes de presse du parti, on ne laisse désormais aucune critique ou indignation impliquant le parti passer sans apporter la réponse qu'elle nécessite. En tant que premier parti du pays, il est la cible de tous ses adversaires. Les uns le qualifient d'hégémoniques, d'autres l'accusent de lâcheté. Mais les cibles les plus envenimées lui viennent de l'Istiqlal et du PJD. En revanche, sur le terrain, l'on s'efforce de mieux s'organiser dans les différents fronts. Après les journées d'étude consacrée aux questions sociales et syndicale, les tentatives de mise à niveau des organes de presse, la substitution de Khalid Soufiani par Mohamed M'rini au Conseil national de ses avocats, l'USFP continue son action organisationnelle dans les différents secteurs et provinces. Le 16 juin, il tiendra la réunion de sa Commission administrative, qui devrait avoir lieu le 9 du mois courant. Du 25 au 27 juin, c'est autour de la Jeunesse Ittihadia de tenir son congrès national. Un congrès qui doit avoir lieu à Bouznika, mais dont la date définitive est apparemment tributaire du calendrier du Centre de Bouznika. A partir du 28 du même mois, les femmes de ce partis tiendront leurs assises nationales. Parallèlement à ces activités, quatre congrès se tiendront au niveau des des préfectures de Casablanca, en attendant les assises de la Wilaya. Pour boucler la boucle, une réunion du Comité central est prévue avant les élections. Du côté de ses alliés dans les rangs de la gauche socio-démocrate, l'on s'efforce, également, de mener une action de proximité dans les provinces et préfectures. La création de l'Alliance socialiste signée au nom d'Ismail Alaoui, secrétaire général du PPS, par Abdelouahed Souhail, membre du Bureau politique, et du côté du PSD par son secrétaire général, Issa Ouerdirhi permet à ces deux partis d'optimiser leurs chances et de les accroître. Cet acte constitue, selon ses protagonistes, un « carde fédératif » ayant pour objectif de hisser le niveau de coordination entre les deux partis, lesquels conservent leur « structure propre et un règlement interne indépendant». En revanche, au sein de la gauche radicale, les divergences battent le plein et n'arrivent nullement à être dissimulées à travers des discours optimistes. Pour Ennahj addimocrati, qui a tenu dimanche 9 juin son conseil national, un conseil qui a vu la participation de représentants de 50 sections, c'est l'appel au boycott qui prime. A l'issue de cette réunion, il a été décidé de tenir le congrès durant l'année 2003, alors qu'en ce qui concerne le volet politique, un appel a été lancé en vue du boycott des prochaines élections. Pour le PSU, la situation se présente autrement, les dirigeants des partis qui le composent, soit l'OADP, les Indépendants démocrates, le Mouvement pour la démocratie et des anciens cadres de la gauche radicale, se sont engagés à dissoudre leur instance et à adhérer au bloc précité. Un bloc qui doit tenir son congrès au mois de juillet prochain. Mais pour certains de ses membres agissant à la base, la réticence et le doute planent sur l'opportunité de cette stratégie. Enfin chacune des deux formations issues de l'USFP, en l'occurrence le Parti de l'avant-garde socialiste démocratique (PADS) et le Congrès national ittihadi (CNI), opte pour la stratégie qui lui convient. Le CNI en s'alignant sur les positions de la CDT et le PADS en campant sur ses options anti-participationnistes, en termes électoraux.