«Voilà pourquoi», appellation de la campagne nationale «Ha 3lach», l'article 19 de la Constitution 2011 est censé être activé afin de venir à bout de toute forme de discrimination à l'égard des femmes et accélérer la création de l'instance de parité, voire mettre en application les lois relatives à l'égalité. Cette campagne initiée, jeudi à Rabat, par le collectif associatif regroupant les associations Jossour FFM, Bayt Al Hikma et Ennakhil, vise, selon Laïla Amili, présidente de la 1ère structure, à «mieux informer sur ces lois en les rendant simples auprès des citoyens». En lançant cette campagne qui squatte quelques chaînes radio depuis lundi, ledit collectif désire constituer «une force de proposition» comme l'a souligné la responsable de Jossour FFM qui a rappelé que les droits civils figurent pour la première fois dans l'article 19 consacré à l'égalité entre hommes et femmes. Pour rappel, ces spots publicitaires, qui sont au nombre de 10 en différentes langues et libres de droits et réalisés par des bénévoles et amateurs, résonneront dans les radios et meubleront les réseaux sociaux jusqu'au 10 décembre. L'initiative est louable, mais, à vrai dire, la discrimination et la violence perpétrées aux femmes sont une «question de culture», comme l'a indiqué, lors de la conférence de presse consacrée au lancement de la campagne, Fettah Bennani, président de Bayt Al Hikma. C'est aussi une question de mentalité et d'éducation. L'interlocuteur n'a pas manqué de rappeler des chiffres alarmants. Ainsi, le nombre de femmes victimes de violence au Maroc s'élève à 6 millions selon le HCP, soit une femme sur deux. Selon M. Bennani, -3% de femmes vont au commissariat et 1.000 plaintes ont été déposées l'an dernier à Salé. Le témoignage le plus poignant était celui révélé par Zakia Chramo, directrice exécutive de l'association Ennakhil, qui a révélé que «les mineures à Kalaa des Sraghna sont mariées par contrat». Mais ce n'est pas n'importe quel contrat puisque ces filles sont données par leurs parents aux hommes, notamment des MRE, moyennant une somme allant de 20.000 à 60.000 DH et pour une durée déterminée, soit un mois. Pire encore, la fille est restituée à sa famille lorsque l'homme ne la désire plus tout en exigeant la récupération de l'argent. Quelle bassesse !