Démunies d'une vision stratégique, certaines initiatives de rencontre avec les séparatistes portent préjudice aux intérêts supérieurs de la Nation. Deux éléments ont toujours constitué l'ossature de la politique du Royaume et garanti son unité et la symbiose entre le peuple et la monarchie. Depuis que le Maroc existe, en tant que Nation et Etat, un pacte, à la fois, manifeste, comme c'est le cas pour l'allégeance, et implicite, se trouvant au cœur de toute initiative des gouvernants, a toujours guidé la gestion du pays. Celle-ci, d'ailleurs, a constamment été perçue et évaluée à la lumière de la capacité des gouvernants à pouvoir défendre l'intégrité territoriale du pays, et garantir la levée des injustices. Si aujourd'hui le Royaume jouit de larges espaces de liberté, c'est justement grâce à la lutte du peuple marocain et de ses forces vives. Il est, donc, hors de question que ces acquis soient détournés de leurs objectifs et exploités à des fins anti-nationalistes. Certaines négociations entre des marocains et des séparatistes s'inscrivent, malheureusement dans le droit chemin de l'étouffement de l'ouverture démocratique et libérale dans notre pays. Certes, les négociations avec des séparatistes n'ont jamais cessé d'exister, et c'est ce qui explique le retour à la mère patrie de bon nombre de Sahraouis, dont des membres fondateurs et des dirigeants du front Polisario. Mais cela a toujours fait partie d'une stratégie globale de l'Etat, en concertation parfaite avec les partis politiques. L'on se rappelle, à cet effet, du débat contradictoire entre feu Omar Benjelloun, membre du Bureau politique de l'USFP, et Ahmed Baba Miske, en 1975 à Paris. Un débat qui fut autorisé par les hautes sphères de l'Etat. En revanche, d'autres initiatives, individuelles d'acteurs associatifs, qui ont foisonné, particulièrement, en concomitance avec l'ouverture politique de l'Etat, n'avaient fait que porter préjudice aux intérêts supérieurs de la Nation. Nous savons qu'en 1995, soit vingt années après l'assassinat de Omar Benjelloun, et de la marche verte qui a consacré la marocanité de nos territoires sahariens, des membres de la Jeunesse ittihadia (IJ), en l'occurrrence Omar Seghrouchni et Abdelkrim Bnou Atik , avaient ouvert « des négociations», à Modena en Italie, avec les séparatistes. Des négociations, appuyées par le secrétaire général de la JI à l‘époque, Mohamed Sassi, et qui n'avaient d'autres objectifs que l'adhésion a l'Union internationale de la jeunesse socialiste (IUSY). Un vœu puérile, eu égard l'objet de la discussion, qui s'est traduit par des concessions énormes qui frisent la traîtrise, notamment lorsqu'une des deux personnes précitées, qui était à l'époque membre du Bureau national de la JI , s'adressait à ses interlocuteurs en leur disant que « la première génération des militants de son organisation avait des idées figées et sclérosées et que le débat public que connaît le Maroc sur la question du Sahara est dû au travail pédagogique accompli par la JI dans les milieux de ses bases populaires », avant de conclure, à cet effet, en indiquant que « M. Sassi était prêt à rencontrer UJSARIO ».