Il réparait le pneu d'une bicyclette quand un jeune homme s'est tenu à l'entrée de son local situé à Aïn Harrouda, à dix-sept kilomètres au nord de la capitale économique, Casablanca. Il l'a sollicité pour lui vendre un litre d'essence pour son vélomoteur qu'il gardait chez lui. Le «cycliste» lui a rempli une bouteille en plastique, a empoché l'argent avant de reprendre la réparation du pneu. Moins d'une heure et demie plus tard, une voiture, Fiat Uno, de couleur noire, s'est garée un peu plus loin de son local. Deux jeunes hommes sont descendus du véhicule pour venir parler au «cycliste». «Nous sommes des officiers de police judiciaire». Ce dernier est resté coi surtout quand il a vu les deux cartes rayées diagonalement en rouge et en vert que les deux jeunes hommes lui avaient déclinées pour lui prouver qu'ils étaient bel et bien des officiers de police. Celui qui portait un talkie-walkie ressemblant à celui des policiers lui a demandé s'il se souvenait d'un client auquel il avait vendu un litre d'essence. «Il a brûlé le corps de sa femme qui a rendu l'âme», lui a-t-il précisé. Très vite, on conduit le réparateur des bicyclettes vers la Fiat Uno noire. Le jeune homme qui avait acheté chez lui le litre d'essence est assis là-dedans. «L'essence qui a servi au meurtre a été achetée chez toi», lui signifie l'un des deux jeunes hommes qui se faisaient passer pour des officiers de la PJ tout en lui précisant qu'ils peuvent le blanchir moyennant un pot-de-vin de 10 mille dirhams. Le marché a été conclu. Le bonhomme leur verse une somme de 3 mille dirhams et leur demande de retourner chez lui vers le soir pour empocher les 7 mille dirhams restants. Mais le comportement des deux jeunes hommes a mis la puce à l'oreille du réparateur des deux-roues. Il décide d'alerter les éléments de la gendarmerie royale d'Aïn Harrouda qui ont entamé aussitôt des investigations soldées par l'arrestation des deux jeunes hommes en flagrant délit de tentative d'arnaquer une autre victime. Tandis que le troisième mis en cause qui se faisait passer pour le client qui a acheté de l'essence a pris la poudre d'escampette. Depuis, il est activement recherché pour être mis hors d'état de nuire.