Le Conseil supérieur pour la sauvegarde et l'exploitation du patrimoine halieutique est en conclave. Trois ateliers sont réunis pour débattre de l'aménagement des pêcheries, la protection des écosystèmes et la valorisation des produits de la mer. Le Conseil supérieur pour la sauvegarde et l'Exploitation du patrimoine halieutique tient sa première session dans un climat de tension opposant les marins et officiers de la pêche hauturière aux armateurs. Une question qui fut certes explicitement étudiée lors de l'un des ateliers de ces premières assises, mais qui n'a pas à elle seule monopolisé tout le débat. Et pour cause, trois grands thèmes font partie de l'ordre du jour de cette session dont l'idée centrale s'articule autour de la définition d'un nouveau mode de gouvernance du patrimoine halieutique par et pour les collectivités locales. L'importance de la thématique n'a pas manqué d'intéresser l'ensemble des intervenants et acteurs appartenant de près ou de loin au secteur halieutique. D'ailleurs, de par sa composition définie par le décret du 29 moharrem 1421, le Conseil est supposé impliquer tous les acteurs notamment, les autorités publiques, les députés, les associations et chambres professionnellement, les académiciens, les armateurs et les syndicats de la pêche. Les travaux du Conseil ont démarré hier et prendront fin aujourd'hui même. Trois ateliers ont été programmés. Le premier est axé sur l'aménagement et la gestion responsable des pêcheries, ce qui suppose l'analyse des différents modèles de gestion des pêcheries et en déduire le plus pertinent, compte tenu des spécificités locales et des exigences au niveau mondial. Le deuxième atelier a abordé quant à lui la question de la protection des écosystèmes marins et la contribution à l'aménagement du littoral. « Il traite outre de la stratégie de surveillance de la salubrité du littoral, de la protection des écosystèmes marins, de la lutte contre les pollutions, d'un aspect socio-économique lié à la promotion des communautés des petits pêcheurs qui vivent le long du littoral, notamment à travers le développement des activités aquacoles », souligne Abdellatif Berraho, directeur de l'INRH (Institut National de la recherche Halieutique). Et d'ajouter, « la valorisation des ressources littorales exploitées par ces populations, constituées en majeure partie par des pêcheurs artisanaux et de ramasseurs peut se faire entre autres à travers des actions de repeuplement et d'aquaculture extensive». Le développement des coopératives de la pêche à Oualidia et Sidi Moussa est un exemple édifiant de l'efficacité de ce genre de mesures. L'aspect consommation n'a pas été omis du débat. Le troisième atelier, animé par Ahemd Fassi Fihri, directeur des Industries de la pêche au sein du ministère s'y est intéressé en traitant de consommation et de la valorisation en aval des produits de la mer. En d'autres termes, il s'agit de trouver les moyens susceptibles de favoriser une forte consommation domestique et de dégager une valeur ajoutée au niveau des industries de traitement de poissons. De grands espoirs sont portés sur cette première session du Conseil supérieur du patrimoine halieutique. Les recommandations qui sont dégagées aujourd'hui à partir des propositions émanant des différents ateliers serviront de base pour la définition du nouveau mode de gouvernance auquel aspire le Conseil.