Les premières assises du Conseil supérieur pour la sauvegarde et l'exploitation du patrimoine, prévues les 28 et 29 du mois, font de l'identification d'un nouveau mode de gouvernance leur principale préoccupation. L'aspiration à un nouveau mode de gouvernance du patrimoine halieutique n'est pas une donne toute fraîche. La non-reconduction de l'accord de pêche avec l'Union européenne attestant de l'invalidité du mode auparavant en application en est un exemple édifiant. Depuis, certes quelques débats furent animés par moments pour traiter de la gestion du patrimoine halieutique, mais sans pour autant en sortir avec des résolutions à même d'être appliquées dans l'immédiat. De grands espoirs sont portés par les professionnels du secteur sur un événement de taille, prévu les 28 et 29 du mois en cours. Il s'agit des premières assises du Conseil supérieur pour la sauvegarde et l'exploitation du patrimoine halieutique. Sa thématique centrale s'articule autour du nouveau mode de gouvernance du patrimoine halieutique par et pour la collectivité locale. Et pour que cela ne reste pas lettres mortes, le Conseil prévoit d'étaler ses travaux sur trois niveaux en vue de lui attribuer un aspect pratique. D'abord, analyser les modèles de gestion des pêcheries existant pour « en dégager le plus pertinent ». Il s'agit aussi de procéder à une protection des écosystèmes marins à travers la protection de l'équilibre environnemental. En aval, l'effort doit porter essentiellement sur les procédés de valorisation et de la consommation des produits de la mer. En des termes profanes, cela veut dire d'abord identifier les moyens susceptibles d'encourager une forte consommation du poisson au sein des ménages, couplée à un dégagement d'une plus grande valeur ajoutée au niveau des industries de traitement de poissons. Un point commun lie ces différents aspects. Il s'agit de la notion d'écosystèmes marins qui vient en substitution à celle du stock de poisson. Cette dernière est en application dans la gestion de la ressource halieutique depuis les années 60, sur préconisation de la FAO. Aujourd'hui, cette procédure a montré ses limites dans la mesure où les chercheurs se sont rendu compte d'une population de poissons du milieu géographique ou écosystème marin dans lequel elle vit et où elle a des liens étroits avec les autres composantes de son milieu, à savoir les prédateurs, la nourriture... « La FAO a eu conscience du fait qu'il ne faut pas réduire la ressource halieutique à de simples stocks de poisson. », assure Abdellatif Berraho, directeur de l'INRH. Au niveau marocain, deux documents de portée scientifique sont en cours de finalisation au sein de l'INRH (Institut national de la recherche halieutique) pour être présentés lors du conseil. Le premier porte sur l'évaluation du niveau de salubrité du milieu marin durant la période 1997-2001. Le deuxième s'attarde quant à lui à faire un inventaire détaillé et analysé des essais aquacoles réalisés par l'INRH au cours de la dernière décennie. Ils serviront de support technique aux travaux de l'un des ateliers les plus importants du Conseil.