Quand le franchisseur hors pair décide de monter en gamme pour tenir tête à ses concurrents européens sur un marché du SUV très convoité, il le revendique et surtout il le fait savoir. Commercialisé déjà aux Etats-Unis, le new Jeep Cherokee pose pied en Europe et en Afrique, notamment au Maroc. Son entrée commerciale dans ces deux continents a été annoncée en grande pompe. La presse internationale a d'ailleurs été conviée à l'essayer en Italie sur le fameux site industriel de Fiat Group à Balocco. Pour l'avoir pris en main le temps d'un trajet (Balocco – Milan) et pour avoir goûté à ses aptitudes off road, nous sommes en mesure de dire que le véhicule est resté fidèle à la devise de la marque «go anywhere, do anything». Ses gènes de baroudeur farouchement préservés, ses qualités routières au beau fixe (châssis de Giulietta) et sa convivialité à bord nous ont séduits. L'indien s'inspire de la nature… Avec son nouveau look, le yankee est bien campé sur ses roues ! Les designers se sont inspirés de la nature, notamment de celle du Maroc où ils ont puisé certaines références pour dessiner les courbes de la bête. S'il y a un élément sur lequel tout le monde se retrouvera sans difficulté, c'est bien la fameuse calandre à 7 barres verticales. Cette dernière a eu droit à un traitement biseauté qui fait passer une ligne de carre en plein milieu ce qui fait qu'elle n'est donc plus intégralement verticale. Trois versions sont au rendez-vous: Longitude, Limited et Trailhawk qui rappellent le nouveau continent. Côté stylistique, le dessin de la bête se veut volontairement atypique et original, mais surtout très SUV européen. Cependant, plusieurs rappels dans les courbes du véhicule nous renvoient à l'univers Jeep. Par exemple, les passages de roue de forme trapézoïdale qui sont presque un gimmick présent sur toute la gamme. Idem pour le bas du vitrage latéral qui rappelle un peu le Wrangler, ainsi que les côtés qui nous renvoient au Grand Cherokee. Du premium à bord… A l'intérieur, la console centrale reprend la forme générale de la calandre de la légendaire Willys, phares compris et même le joint à la base du pare-brise qui intègre un discret petit dessin de Jeep Willys en franchissement. Pas d'extravagances particulières et la qualité perçue répond présent. Un grand écran tactile de 8,4 pouces trône au-dessus de la console. Le haut de la planche de bord se pare de plastique moussé bardé de surpiqûres (blanches ou rouges selon les versions). Des inserts métal ornent également le tableau de bord et les poignées d'ouverture des portes. Le standing est axé premium. Les passagers peuvent bénéficier du magnifique toit ouvrant panoramique (en série sur les versions Limited). Une pression sur le bouton dédié de la clé et le hayon électrique s'ouvre sur un coffre de 350 litres. Il est possible de moduler largement l'espace de rangement en faisant coulisser la banquette arrière et en rabattant les sièges arrières ainsi que celui du passager si nécessaire pour obtenir un espace plat de 1.190 litres de chargement. La voiture fait 4,62 m de longueur. A l'arrière les passagers sont plutôt bien lotis et la place ne manque pas. Convivial le yankee ! Nous nous installons au volant de la bête. Première impression, celle d'être bien « lovés ». Le fauteuil est conçu pour que le conducteur reste bien en place lors des manœuvres sur piste et en off road. Nous avions également eu la sensation d'être installés en hauteur, une position classique des SUV que les amateurs du genre apprécient. En tout cas la visibilité est excellente et la prise en main est immédiate. Nous démarrons le bloc moteur Multijet II de 2.0 litres et 140 chevaux d'origine. Pour rappel, les Cherokee ont unanimement un système d'accès et démarrage sans clé (Sentry Key) et il suffit d'appuyer sur le bouton start pour mettre le moteur en route. Le bloc est plutôt silencieux pour un diesel. On enclenche le mode D et direction Milan, en passant par la campagne italienne avant de rejoindre l'autoroute. Et là on découvre un engin très équilibré sur route et jamais pris en défaut malgré son poids. La bête distille un réel agrément de conduite et fait preuve de dynamisme. Dans les enchaînements de virages serrés, la boîte trouve toujours le rapport idéal. Le roulis est quasiment inexistant et la direction participe à ce plaisir de conduite avec un rayon de braquage de très bon aloi. Le confort général du véhicule reste excellent, tant au niveau des assises que des suspensions ou de l'isolation phonique. Quand le franchisseur en nous se réveille ! En off road, que ce soit en version 140 ou 170 chevaux, le Cherokee sera bien disposé à vous suivre partout. Nous avons emprunté les sentiers escarpés de Balocco pour jauger des capacités hors piste de la bête. Et là on comprend à quel point cet étonnant engin se joue des difficultés de terrain. S'il est proposé également en version deux roues motrices, l'essentiel de ses ventes devrait se réaliser sur les versions traction intégrale. La marque propose trois types de transmissions différentes selon les prouesses que vous comptez réaliser en franchissement. Le système Active Drive I permet le passage de deux à quatre roues motrices sans aucune intervention de votre part. Le système Active Drive II rajoute un mécanisme de transfert avec réducteur et donc une boîte courte idéale pour rouler sur tout type de terrain mais aussi et surtout pour le remorquage en situations difficiles. L'Active Drive Lock , quant à lui, permet de bénéficier en plus d'un différentiel arrière autobloquant (version Trailhawk du Cherokee). Il faut voir la facilité avec laquelle l'engin enjambe une petite côte à 70 % pour comprendre tout son potentiel et toute l'utilité de cette technologie. Il vous suffira d'appuyer sur la commande Selec-Speed Control (qui module le couple en montée comme en descente) les rapports courts engagés et le régulateur de vitesse sur 2 ou 3 km/h et ça grimpera tout seul.