En refusant de démissionner de son poste de ministre des Affaires étrangères dans le cabinet israélien, Shimon Pérès apparaît comme un faucon qui cautionne la politique criminelle du Premier ministre Ariel Sharon à l'égard des Palestiniens. L'Internationale socialiste (IS) a demandé jeudi 23 mai à Shimon Pérès, ministre des Affaires israélien, de démissionner du gouvernement d'Ariel Sharon. C'est le vice-président du parti socialiste européen et de l'International socialiste, Elio Di Rupo, qui est monté au créneau. “ Que faîtes-vous dans ce gouvernement qui est de plus en plus ultranationaliste et dont l'action est en ontradiction absolue avec les principes que nous défendons“, écrit-il dans la lettre (rendue publique) adressée à Shimon Pérès. Avant de conclure : “ Honorez une fois encore votre prix Nobel de la paix. Quittez sans délai le gouvernement Sharon“. Cette réaction vigoureuse intervient à quelques jours de la tenue à Casablanca (31 mai et 1er juin) du conseil de l'IS sous la présidence de l'ex-Premier ministre portugais Antonio Gutteres. Le lieu de la rencontre a été pour le moins mal choisi compte tenu de la conjoncture au Proche-Orient marquée par sauvagerie israélienne. Pour le Maroc et pour l'USFP, cette assemblée ne pouvait pas plus mal tomber. Devoir accueillir sur son sol fût-ce dans le cadre d'une manifestation internationale le chef de la diplomatie israélien Shimon Pérès et le leader du parti travailliste, par ailleurs ministre de la défense, est politiquement délicat. La présence incompréhensible de ces deux responsables dans le cabinet de Sharon signifie qu'ils cautionnent sa politique de massacres des populations palestiniennes et de destruction de l'autorité nationale de Yasser Arafat. D'ailleurs, le PJD (parti de la justice et du développement) a dénoncé vigoureusement sur les travées du Parlement, avec force banderoles et déclarations musclées, la réunion de l'IS dans le Royaume en ne ménageant pas ses critiques à l'USFP et au chef du gouvernement. En s'emparant de cette affaire, le parti islamiste de Abdelkrim El Khatib exploite le sentiment anti-israélien fort dans l'opinion marocaine pour s'ériger en militant intransigeant de la cause palestinienne. Une démarche non-moins dénuée d'arrière-pensées électoralistes. Une chose est sûre : le bénéfice politique tiré par le gouvernement de la grande marche de solidarité avec la Palestine, organisé récemment à Rabat, risque d'être réduit à néant à cause de la présence de la délégation israélienne au Maroc. La participation. Entre autres questions, les délégués de l'IS aborderont à Casablanca les problèmes liés à la paix et à la sécurité dans le Proche-Orient. Cette organisation, qui se présente comme étant une structure fortement impliquée dans la recherche d'une solution au conflit, a tenu récemment plusieurs réunions dans des villes palestiniennes. Ont participé à ces réunions Yasser Arafat, Benjamin Ben Eliezer et Yossi Sarid, patron du Meretz. Ces efforts de médiation sont restés vains. Il y a lieu de se demander ce que va apporter M.M Peres et son collègue de la Défense au conclave de Casablanca, sinon mettre en difficulté la position claire du Maroc dans le dossier et gêner le gouvernement Youssoufi. En refusant de démissionner de leurs postes, ils s'éloignent non seulement du camp de la paix mais soutiennent la guerre contre les Palestiniens. Pas d'autre lecture à faire.