L'obésité a toujours été simplifiée à l'extrême. Surmédiatisée, elle entretient un dangereux amalgame entre vraie obésité et préoccupation esthétique. L'obésité est un problème de santé qu'il faut prendre au sérieux. Elle est caractérisée par le développement excessif de la masse adipeuse dû à une augmentation du nombre (hyperplasie) et (ou) du volume (hypertrophie). Les études épidémiologiques se sont multipliées montrant que la prévalence de l'obésité augmente d'une façon alarmante dans les pays industrialisés mais aussi, fait nouveau, dans les pays en voie de développement, ces dernières années. Avec le développement de techniques plus sophistiquées, telles que l'échographie, le scanner ou l'imagerie par résonance, il est aujourd'hui possible de quantifier de façon précise la localisation du tissu adipeux. Chez les personnes diabétiques, l'obésité en particulier androïde et plus précisément la graisse viscérale est associée à une résistance à l'action de l'insuline, principalement au niveau musculaire. Celle-ci peut entraîner le développement de DNID (diabète non-insulodépendant) lorsqu'une anomalie de l'insulo-sécrétion, probablement sous la dépendance de facteurs génétiques, existe de façon concomitante. L'obésité pourrait constituer un facteur permissif contribuant à exacerber la susceptibilité génétique individuelle au diabète, mais aussi aux maladies cardiovasculaires. Il convient de rappeler dans ce contexte que les complications cardiovasculaires représentent la principale cause de mortalité chez l'obèse. Ces complications peuvent être reliées directement à l'obésité, ou être la conséquence d'affections cardiaques fréquemment associées à l'obésité, en particulier l'hypertension artérielle et la maladie coronarienne. La maladie coronaire est plus fréquente chez l'obèse. La prévalence de la maladie coronaire et la mortalité cardiovasculaire sont corrélés avec le degré d'obésité, mais elles dépendent également comme c'est le cas du DNID, de la répartition du tissu adipeux. L'hypertension systémique est très fréquente chez l'obèse. Une corrélation positive a été démontrée entre le poids corporel et la pression artérielle, indépendamment de l'âge. L'obésité est derrière certaines complications respiratoires. Les altérations de la mécanique et de la fonction ventilatoire chez les patients obèses ont été décrites il y a plus de 30 ans par les physiologistes respiratoires. La forme la plus sévère de cette atteinte respiratoire, le syndrome de Pickwick, associe une obésité, une hyper somnolence diurne, une hypoventilation alvéolaire et une insuffisance ventriculaire droite. Ce syndrome résulte en fait de la survenue d'apnées pendant le sommeil. Le développement des techniques d'enregistrement polygraphique du sommeil a permis de montrer que le syndrome d'apnées du sommeil (SAS) est une complication fréquente de l'obésité. En conclusion, l'obésité, dans les limites des ses définitions, est une pathologie vraie, un problème de santé publique important qui nécessite une prise en charge. Et comme il s'agit d'une pathologie chronique et complexe, sa prise en charge doit être sur le long terme et doit tenir compte de la complexité en s'adaptant à chaque cas.