La région du sud-est du Royaume connaît, pour la sixième année consécutive une conjoncture climatique défavorable. Le programme d'urgence, étalé d'avril 2003 à juin 2004, ambitionne de faire face aux impacts immédiats de la sécheresse. S'étendant de la province de Figuig à l'est à la province de Tata au sud, la région du sud-est du Royaume connaît, pour la sixième année consécutive une conjoncture climatique défavorable, caractérisée par les niveaux de précipitations très faibles. Le déficit pluviométrique a ainsi varié, au cours de l'actuelle campagne agricole entre 37% à Errachidia et 87 % à Zagora. «Le programme d'urgence, étalé d'avril 2003 à juin 2004, ambitionne ainsi de faire face aux impacts immédiats de la sécheresse et de favoriser la reprise et la relance des activités agricoles et rurales dans de bonnes conditions » est-il précisé par le bulletin Flash Agri du mois d'août, édité par le ministère de l'Agriculture et du Développement rural. D'un coût global de 246,5 millions de DH, le programme d'intervention devra répondre aux besoins urgents des populations sinistrées, notamment en matière de soutien des revenus par la création d'emploi (200 millions de DH) et de sauvegarde du cheptel (46,5 millions de DH).Urgence oblige, estime le bulletin, les directives du Premier ministre ont insisté sur la nécessité de reconduire les procédures de mise en place des crédits, et le dispositif organisationnel adoptés lors du dernier programme de lutte contre les effets de la sécheresse. S'agissant de la création d'emploi, les interventions visent le soutien des revenus des agriculteurs et des populations rurales dans les zones les plus affectées d'intérêt socioéconomique avéré. En effet, ajoute Flash Agri, le ralentissement de l'activité agricole a entraîné une croissance du taux des sans emplois et une régression du revenu agricole. Ainsi, la perte induite par la sécheresse au niveau de la seule province d'Errachidia, au titre de l'actuelle campagne agricole, est estimée à un million de journées de travail, soit l'équivalent de 70 millions de DH en termes de revenus. Les axes d'intervention retenus portent sur la réalisation de pistes rurales, l'alimentation en eau potable, le renforcement de la petite et moyenne hydraulique (PMH), la réalisation d'infrastructures de base et l'apport des soins de santé de base. Concernant la protection et la sauvegarde du cheptel, les opérations programmées visent la sauvegarde du potentiel reproductif de base, stipule le ministère de l'Agriculture. La préservation de l'activité de l'élevage et la réduction de la pression sur les parcours steppiques en état de dégradation avancée. Le déficit fourrager, estimé à environ 50 % par rapport aux besoins du cheptel, s'est répercuté négativement sur l'état des animaux et sur leur productivité. Les actions retenues portent sur la prise en charge des frais de transport de l'orge, la création, l'aménagement et l'équipement de points d'eau, la plantation d'arbustes fourragés et l'encadrement sanitaire du cheptel. «Outre les provinces de Ouarzazate, Errachidia, Figuig et Zagora, d'autres provinces du sud et de l'oriental, à vocation pastorale et dont le couvert végétal des parcours a souffert de la succession des années de sécheresse, profiteront des actions programmées dans le cadre de cet axe" annonce le ministère. Il s'agit des provinces de Boulemane, Taourit, Tata, Tan Tan, Guelmim, Assa-Zag, Smara, Laâyoune, Boujdour, Dakhla et Aousserd. Toutefois, le ministère tient à signaler que le déficit pluviométrique important s'est traduit par une baisse importante des apports d'eau au niveau des barrages de la région. Les taux de remplissage sont de 10 % et % respectivement pour les barrages de Hassan Addakhil et Mansour Eddahbi. Cette situation a engendré la réduction du nombre des lâchés d'eau. Des répercussions négatives sur les performances de la production agricole au niveau des périmètres irrigués concernés s'en est suivies. «Par ailleurs, le rabattement généralisé des nappes, combiné avec une diminution de débit et à un tarissement de certaines sources et ketmias, menace sérieusement le patrimoine arboricole de la zone sinistrée, constitué essentiellement de palmiers dattiers et d'oliviers», conclut le ministère de l'Agriculture.