La grève des enseignants des CHU risque de s'aggraver si les responsables gouvernementaux n'apportent pas de solutions concrètent aux revendications des grévistes. Les conditions de travail dans les Centres hospitaliers universitaires sont devenues plus que lamentables. Pour bon nombre de médecins, elles ne diffèrent en rien des dépotoirs publics. Pour attirer l'attention des responsables gouvernementaux sur la gra-vité de la situation, les médecins, membres du Syndicat national de l'enseignement supérieur (SNESup), dans les facultés de Médecine, de Pharmacie et de Médecine dentaire, ont observé durant ces trois dernières années, une série de mouvements de protestation qui se sont soldés par la tenue de rencontre de négociations avec les ministres de l'Enseignement supérieur, Abdelhaq Zerouali, et de la Santé, T'hami El Khyari. Mais jusqu'à présent, et en dépit des engagements gouvernementaux, aucun résultat palpable n'a été perçu sur le terrain. Mardi dernier, lors d'une rencontre avec des responsables de la Primature, les représentants des grévistes ont été surpris d'entendre leurs interlocuteurs exprimer leur ignorance des protestations observées dans les CHU. Des protestations qui ont duré pourtant trois années. Certes, le secrétaire général de la Primature, qui était accompagné de quelques conseillers, dont l'économiste Driss Guerraoui, a exprimé sa prédisposition à se pencher sur l'examen de cette situation, dans un délai ne dépassant pas les 30 jours. En contre-partie, il a demandé au SNESup la cessation immédiate du mouvement de débrayage qui risque de mener à l'annonce d'une année blanche dans les facultés de médecine, de pharmacie et de médecine dentaire, outre l'aggravation de la situation dans les hôpitaux concernés. Devant cette proposition, les représentants des grévistes ont fait savoir à leurs interlocuteurs qu'ils n'étaient pas mandatés pour prendre une telle décision et que celle-ci revenait, en premier lieu, aux Assemblées générales. Chose promise, chose due, mais les vœux des responsables n'ont pas été exaucés. Lors des A.G. tenues à Rabat, Casablanca, Marrakech et Fès, les participants se sont dits non confiants en les promesses gouvernementales ; et ce, surtout qu'ils ne demandent que l'application de ce qui a été convenu en commun accord avec les ministères de tutelle. Dans le même ordre, ils ont réitéré leurs doléances, notamment celles portant sur : - la publication de toute urgence des décrets d'application concernant la création des CHU de Fès et Marrakech, surtout que les conditions de travail et de formation dans ces centres passent par une crise sans précédent, - la révision à la hausse du complément de rémunération du ministère de la Santé et l'arrêt des manœuvres de tergiversations pratiquées par ce ministère, - la prolongation de la durée de l'exercice du TPA dans l'attente de la création des cliniques universitaires, comme prévu dans la loi de l'exercice de la médecine, - et la publication des accords passés avec le ministère de l'Enseignement supérieur concernant les amendements du statut des enseignants de médecine et la résolution des problèmes restés en suspens. Bref, dans les rangs des médecins universitaires, le malaise bat le plein, mais l'appel au dialogue continue d'être à l'ordre du jour.