L'audience royale aux organisations juives est le reflet d'une tradition de coexistence et de combat pour la concorde entre les fils d'Abraham, rappele Robert Assaraf. Reflet de l'histoire du Maroc en tant que terre de rencontre et de coexistence harmonieuse entre musulmans et juifs, l'audience accordée par SM Mohammed VI lors de sa visite de travail à Washington aux représentants des organisations juives américaines, parallèlement à celle accordée par le souverain aux représentants des organisations arabes et musulmanes des Etats unis, témoigne aussi du degré de confiance et de crédibilité dont le royaume jouit auprès des deux communautés. En tant que souverain d'un pays dont la communauté juive compte plus d'un million d'âmes à travers le monde, qui demeure attachée à ses racines marocaines où qu'elle se trouve établie, SM Mohammed VI veille, à chaque visite à l'étranger, à "maintenir les contacts traditionnels des rois du Maroc avec les institutions juives" pour démontrer que "le royaume est un pays arabe où les sujets juifs sont des citoyens à part entière", a expliqué M. Robert Assaraf, secrétaire général du rassemblement mondial du judaïsme marocain. Ce faisant, le Souverain perpétue une tradition qui vaut au royaume « un respect et une estime sans pareil ailleurs dans le monde », mais poursuit en même temps le combat que son regretté père, feu Hassan II, avait engagé très tôt « pour la cause palestinienne, sachant aussi qu'il y avait en face une autre partie qui aspirait à sa propre existence », a ajouté M. Assaraf dans une déclaration à la presse. Et de rappeler que le combat du regretté souverain avait commencé pendant qu'il était encore prince héritier du Royaume et que c'est à Rabat, en 1974 déjà, que le président de l'organisation de libération de la Palestine, Yasser Arafat, avait été consacré représentant légitime du peuple palestinien. Cette longue lutte a ainsi tracé le chemin à une solution dont la communauté internationale convient aujourd'hui sans réserve, celle d'un Etat palestinien et d'un Etat israélien souverains et viables, vivant côte à côte, dans la paix et la sécurité, a-t-il souligné. L'émergence d'un Etat palestinien « sur l'ensemble du territoire de Cisjordanie et de Gaza » est une nécessité dont l'opinion juive est maintenant consciente, aussi bien en Israël qu'a échelle mondiale et c'est pourquoi les représentants des organisations juives américaines ont trouvé « tout à fait naturel d'aller à la rencontre du roi », a observé M. Assaraf, qui fut parmi les personnalités présentes à l'audience royale de Blair House.