Des négociations sont en cours actuellement entre le ministre des Affaires économiques, celui de l'Agriculture et les minotiers. L'objectif, revoir la subvention jusque-là appliquée à la farine nationale de blé tendre. A terme, l'objectif serait dans un premier temps, d'appliquer cette subvention au blé tendre, puis, dans un deuxième temps, de la supprimer. Le prix préférentiel du quintal de blé tendre restera à 250 dirhams pour la présente campagne, mais le mode de la subvention pourrait être revu. Des négociations se déroulent actuellement entre le ministère des Affaires économiques, celui de l'Agriculture, l'ONICL et les minotiers. Lundi, au terme d'une réunion de concertation où ont pris part les deux ministères cités, les grandes lignes de cette réforme ont été présentées. Les professionnels qui ont eu connaissance de ces propositions ont demandé un délais de réflexion. L'objectif pour les uns et pour les autres, c'est de présenter un projet qui tienne la route et qui sera présenté aux pouvoirs politiques. En raison de la sensibilité du dossier, beaucoup d'intervenants refusent de s'exprimer, de peur de ne pas perturber la campagne en cours. « Le système n'est pas encore finalisé, il comportera certainement des mesures d'accompagnement pour éviter toute perturbation de la collecte pour le million d'exploitants agricoles que compte le Maroc », déclare un cadre du ministère de l'Agriculture. De sources proches de négociants en céréales, favorables à l'affectation de la subvention aux producteurs agricoles, on précise que cette circulaire pour la commercialisation du blé tendre devra comporter des décisions importantes. En premier lieu, la subvention, laquelle ne sera plus appliquée à la farine nationale de blé tendre, mais au quintal de blé. Au plus, un simplement déplacement de la contribution de l'Etat en amont, mais qui sera plus profitable à l'agriculteur. Pour l'Etat, cela permettra surtout de produire à partir de ce blé subventionné plusieurs catégories de farines, de manière à toucher toutes les couches de la population. Autre réforme d'envergure : le montant de la subvention, lequel passera de 40 dirhams le quintal de blé tendre à 20 dirhams d'ici l'horizon 2006. A terme, la subvention sera supprimée. Joint au téléphone par ALM, Abderrazaq Mossadeq, s'est refusé à tout commentaire. Le ministre des Affaires économiques est resté assez prudent, preuve sans doute que le dossier est vraiment sensible: «Nous sommes encore au stade des propositions. Rien n'a encore été décidé», argue-t-il, avant d'ajouter que toute décision implique aussi d'autres partenaires, comme le ministère des Finances, celui de l'Agriculture et du Développement rural. Bref, c'est mystère et boule de gomme. Seule chose pour le moment confirmé, par le ministère de l'Agriculture et du Développement rural, les décisions relatives à la protection à la frontière et au soutien de la collecte de blé tendre. Concernant la protection tarifaire, dès le premier juin, les droits de douane seront ajustés, cela pour protéger la production marocaine, très bonne cette année. Contrairement à l'année dernière, le marché international des céréales bouge avec de fortes tendances à la baisse. De plus d'un autre côté, le Maroc dit, par la voix d'un cadre à l'ONICL, «disposer de suffisamment de blé». Reste à savoir maintenant de combien les taux seront baissés. «Il y a des hésitations à ce niveau, à cause de la volatilité du marché international des céréales qui peut connaître de brusques revirements de tendances », précise la même source qui pense nécessaire de prendre une décision qui arrange et les agriculteurs et les commerçants. L'Office national interprofessionnel des céréales et des légumineuses (ONICL), recevra les quantités qui lui sont offertes jusqu'au 1er septembre, cette date pouvant être prorogée en cas de besoin. Les primes de magasinage n'ont pas changé, restant toujours à 2 dirhams par quintal et par quinzaine, contre 8,8 dirhams pour la marge de rétrocession. Les contingents tarifaires seront gèrés par voie d'appels d'offres.