Une modification d'un texte de loi vise à interdire l'usage de l'autoroute à tous les véhicules effectuant des transports exceptionnels. Le texte est dénoncé par les sociétés de dépannage qui menacent de débrayer. Des négociations sont en cours. Un texte publié dans le Bulletin officiel interdit aux transporteurs spéciaux et aux dépanneurs d'emprunter l'autoroute. Seuls en sont exceptés quatre ou cinq grands opérateurs. La décision qui remonte à la fin décembre 2003 serait justifiée par la situation anarchique créée par certains dépanneurs, «sans domicile fixe », et qui empiètent à longueur de journée les autoroutes, perturbant la circulation. En effet, suite à cette modification des articles 12 et 17 de la loi 4-89 relative aux autoroutes l'Association des services de dépannages n'a pas tardé à réagir, accusant le texte de pénaliser et les bons et les mauvais opérateurs. La loi est censée mettre fin à une situation anachronique et à décourager une foultitude de dépanneurs non structurés. Mais du coup, d'autres catégories d'opérateurs, comme les transporteurs de voitures neuves, entrant dans cette catégorie large de «transport exceptionnel», se retrouvent eux aussi frappés de l'interdiction d'emprunter les autoroutes. Tout comme d'ailleurs les sociétés étrangères de transport de voitures et qui viennent souvent récupérer des voitures en panne sur les autoroutes marocaines. Ce sont donc les étrangers, touristes et MRE, souvent liés avec des sociétés de leurs pays de provenance, qui risquent d'en payer les pots cassés. A noter dans cette loi contestée par les opérateurs, une exception: une dérogation dûment justifiée accordée par l'administration gestionnaire de l'autoroute peut donner le droit d'accès à l'autoroute à un transporteur exceptionnel. Mais, encore faut-il concilier ici la loi et la pratique. Par administration gestionnaire, l'allusion est-elle faite à la nouvelle société gestionnaire des autoroutes du Maroc ou au ministère de tutelle ? Selon un membre de l'Association des services de dépannage, il y a confusion actuellement. Dans le bulletin officiel, on parle de concessions alors que, selon les transporteurs, le droit de la société nouvelle qui gère les autoroutes se limite à la délivrance des agréments. Lors de la rencontre avec le direteur d'exploitation de la société gestionnaire de l'autoroute, le problème a été évoqué. Certains opérateurs souhaitent que ce soit au ministère de tutelle d'accorder les fameuses dérogations mentionnées dans le texte de loi. Pour le moment, rien n'est encore réglé. Les opérateurs espèrent une ébauche de solution de la avec le ministère de l'Equipement et du Transport, prévue la semaine prochaine. Les risques d'une grève générale ne sont pas écartées, nous a-t-on fait savoir auprès de l'association des services de dépannage qui fait état d'une sèrie de manifestations prévues, dans certaines villes du pays. Activité juteuse, le dépannage sur autoroute attire de plus en plus d'opérateurs . Les rémunérations sont de 160 dirhams par intervention, en plus de 6 dirhams par kilomètre parcouru, sans tenir compte de certaines prestations, comme la vente de pièces détachées, de carburants. etc. Le cahier des charges que doit remplir un candidat à cette activité mentionne la nature de la société, qui doit être obligatoirement morale, et disposer d'un garage et d'un équipement fiable, répondant aux normes. Les personnes non agrées par l'administration gestionnaire de l'autoroute ne doivent pas faire des activités de remorquage ou de dépannage des véhicules en panne ou accidentés.