Que pensent les intervenants et les parties concernées du deal proposé, mercredi dernier, lors d'une conférence de presse, par le groupe Société Générale et sa filiale marocaine la SGMB ? La dernière sortie des responsables du groupe Société Générale concernant l'affaire Eqdom n'a pas laissé indifférents plusieurs intervenants de la place. «La démarche retenue par le groupe est honorable, particulièrement pour les petits porteurs et le management du groupe», avance d'emblée Hassan Kettani, Président de l'AMDAM (Association Marocaine pour la Défense des Actionnaires Minoritaires). Et d'ajouter : « en empruntant cette porte de sortie, les dirigeants de la Société Générale ont admis que les petits porteurs ont un poids considérable au sein de la communauté boursière et qu'ils jouent un rôle important sur le marché des valeurs mobilières de Casablanca ». Cependant, il semble que cet avis n'est pas partagé par tous les membres de l'Association. En effet, la solution proposée déplaise à certains d'entre eux qui estiment que le groupe bancaire français et sa filiale marocaine SGMB pouvaient faire mieux. Le Président de l'association note, de son côté, qu'« il faut prendre en compte les contraintes financières et stratégiques du groupe. Selon lui, « ce dernier a déployé, avouons-le, un effort financier considérable : 93,5 millions de dirhams ! ». L'autre question a porté sur les conséquences pouvant résulter du refus du CDVM concernant la proposition du groupe, d'acquérir uniquement les actions Eqdom achetées avant l'annonce de l'offre publique d'achat. Rappelons, que cette proposition avait pour but d'interdire la spéculation sur le titre et de favoriser davantage les petits investisseurs. A ce propos, le président de l'AMDAM souligne que « vu les conditions arrêtées par les dirigeants du groupe pour l'opération, les spéculateurs ne sont pas certains de pouvoir vendre toutes les quantités qu'ils vont acquérir sur le marché. Il y aura donc peu d'engouement pour l'action ». Il précise par ailleurs que « cela n'aura pas un grand impact sur la quantité que va pouvoir céder chaque actionnaire. Toutefois, nous estimons que même si un petit porteur ne pourra vendre que dix ou vingt actions, le fait d'avoir la possibilité de les céder à un prix jugé correct est une grande victoire pour nous ». Notons au passage que la cotation de la valeur Eqdom a été suspendue, mercredi dernier, suite notamment à un mouvement spéculatif portant sur la vente de près de 10 000 titres. Parallèlement, un responsable proche du dossier affirme pour sa part, que : « les termes de ce deal arrange, nul doute, toutes les parties ». D'abord, il précise que « la décision d'acquérir 8% du flottant, qui est de l'ordre de 29%, a été fondée sur des informations précises concernant le nombre des petits porteurs et la quantité des actions détenues - près de 3000 petits investisseurs détenant entre 450000 et 500000 actions- . Mais, ils ne sont pas tous intéressés par les termes de cette offre publique d'achat ». Ensuite, il relève que : « dans un souci de préserver la liquidité du titre Eqdom sur le marché, le groupe bancaire ne souhaite pas éponger un pourcentage important du flottant, sachant qu'une bonne partie des actions Eqdom est détenue par des OPCVM et des entreprises de la place qui, apparemment, ne voient guère l'intérêt de liquider 100 ou même 200 actions de leurs portefeuilles ». Il souligne que : « si le CDVM avait donné son accord sur la proposition faite par le groupe bancaire, l'opération aura certainement connu un succès total ». Rappelons par ailleurs qu'en l'absence d'un cadre juridique régissant les modalités pratiques des offres publiques d'achat, il a été décidé de procéder, à quelques exceptions près, comme pour une offre publique de vente mais dans le sens inverse. En d'autres termes, les actionnaires, souhaitant vendre leurs actions, apporteront aux guichets des différentes agences de la SGMB, une attestation de blocage des titres qu'ils possèdent. Et ceci avant le début de l'offre qui durera une semaine à partir du 29 avril prochain. La société de bourse de la banque procèdera dans un premier temps à la centralisation de ces informations. Elle recensera les parts apportées par chaque actionnaire et transmettra les informations à la bourse de Casablanca, qui, à son tour, décidera de la répartition entre les différents clients vendeurs. Des intervenants qui ont vécu des situations similaires s'interrogent toutefois…