Ahmed Brija, président d'arrondissement de Sidi Moumen parle des maigres changements qu'a connus la zone de cette partie marginalisée de Casablanca. ALM : Monsieur Brija, qu'est-ce qui a changé depuis un an à Sidi Moumen ? Ahmed Brija : Beaucoup de choses. Mais notre programme datait d'avant les évènements. Nous avions prévu de réunir toutes les forces, qu'elles soient publiques ou privées, pour renforcer et développer les infrastructures de Sidi Moumen. Notre projet était d'améliorer les conditions de vie des habitants. Beaucoup de projets ont abouti après les attentats et les travaux ont alors pu commencer. Concrètement qu'est-ce qui a été fait ? Nous avons renforcé les points d'eau, développé l'assainissement. Dès que les travaux d'assainissement seront terminés, le revêtement de l'axe qui sépare la voie principale de Carrière Rhamna sera complètement refait. Les crédits sont disponibles. Nous sommes en train d'éclairer la voie d'Amine Soussi et de terminer la construction d'une salle polyvalente aux carrières de Sidi Moumen. C'est un bijou ! Et sur le plan social ? On a procédé à l'ouverture d'un atelier de formation et d'alphabétisation en partenariat avec le Rotary Club. Il a ouvert ses portes il y a quelques semaines et peut accueillir de 1000 à 1200 jeunes. Nous avons aussi un nouveau terrain de mini-foot. En outre, l'encadrement des citoyens par les associations a considérablement progressé. Nous comptons plus de 80 associations pour l'instant. Elles forment une alliance efficace qui organise des évènements en commun, des colloques, des manifestations sportives, etc. Vous pensez qu'une pareille tragédie peut se reproduire, à l'avenir ? Non. Et jamais nous n'aurions pu penser qu'une chose pareille pouvait se produire. Les gens de Sidi Moumen sont des gens honnêtes. Nous n'avions jamais vu une chose pareille. Il n'y a pas de crime, pas d'agression ici. Personne n'avait entendu parler de Sidi Moumen avant le 16 mai 2003. Nous sommes des citoyens, des Marocains. Nous sommes tous responsables, autorités publiques comme société civile, de ce qui est arrivé. Il faut une consolidation de la société. Nous devons tous faire notre boulot pour que ça n'arrive plus. Les politiques doivent rester à l'écoute des citoyens.