Le Trophée Tilila 2024 rend hommage à la diversité    Le Caire: Réunion de la 21e session du Comité arabe pour les médias électroniques, avec la participation du Maroc    Analyse du match Maroc – Centrafrique : Les Lions tout feu tout flamme    Irak: découverte de plus de 470 objets datant de l'ère babylonienne antique    Le Roi préside une veillée religieuse en commémoration du 26ème anniversaire de la disparition du Roi Hassan II    Cinq start-up palestiniennes participent à "Expand North Star Dubaï 2024" avec le soutien de l'Agence Bayt Mal Al-Qods Acharif    Afrique du sud : L'ANC sanctionne le député reçu par Nasser Bourita    26e anniversaire de la disparition de Feu SM le Roi Hassan II : Un hommage à la mémoire d'un Roi bâtisseur    Afcon qualifiers 2025 : Morocco crushes Central Africa 5-0    Tunisia and countries recognizing «SADR» to attend handball tournament in Laayoune    CJEU ruling : Algeria summons EU ambassadors over support for Morocco    Des pluies records en septembre annoncent une instabilité croissante au Maroc    Ouarzazate : Un bulletin d'alerte météo entraîne la suspension des cours    Arrêts de la CJUE : L'Algérie convoque des ambassadeurs européens    Foot: Zakaria Abboub nouvel entraîneur du Difaa d'El Jadida    Le 36e Med Avenir s'achève en apothéose    Stage de formation au profit d'ex-joueurs professionnels marocains    Le dirham s'apprécie de 0,38% face à l'euro du 3 au 9 octobre    Omar Zniber, Président en exercice du CDH, nomme quatre titulaires de mandat et quatre membres du Comité consultatif    Berlin consolide ses livraisons d'armes à Israël    L'entité sioniste sème le chaos à Gaza et défi l'ONU    La Finul annonce que deux chars israéliens sont "entrés de force" dans une de ses positions au Liban    Températures prévues pour le lundi 14 octobre 2024    Des pétitionnaires dénoncent le séparatisme, «grave menace à la paix» en Afrique    Le maillon vital du tourisme    L'athlète marocain Youness Bennar remporte le Marathon de Moscou    Le MAS tient ses AG ordinaire et extraordinaire    DHJ: Programme des cinq prochains matchs    La Bourse de Casablanca enregistre une légère baisse du 07 au 11 octobre    Les bénéfices entravés par la saisonnalité    Casablanca : Arrestation de Jonathan Harroch, patron de City Club    Communiqué du bureau politique du PPS    Un monde en doc. Mohammed VI, miracle ou mirage ?    Sahara : le soutien de Paris va accélérer le partenariat stratégique et économique bilatéral, avance Aymeric Chauprade    La question de notre intégrité territoriale : «passer de la phase de gestion proprement dite à une dynamique de changement»    À Rabat, les «Etoiles montantes» du Conservatoire d'Etat Tchaïkovski de Moscou brillent de mille feux    Les habitants de Maarif ont été très enthousiastes    Construction du futur siège de l'Agence nationale des ports. L'appel d'offres infructueux    Efficacité énergétique des bâtiments : Faut-il s'attaquer à la rénovation des « passoires thermiques » ? [INTEGRAL]    Football : Plutôt que prévu, le DHJ remet sa barre technique à Zakaria Aboub    MAGAZINE : Naima Elmcherqui, l'âme à tout faire    Quand l'Algérie s'emmêle les boussoles et le bon sens …    Le temps qu'il fera ce dimanche 13 octobre 2024    El Jadida : Ouverture en fanfare de la 13ème édition des Journées Cinématographiques des Doukkala    Rencontres de Cotonou : Le Maroc reconnu pour son rôle clé dans le développement du cinéma africain    Arab World Reader: Deux Marocaines remportent respectivement les prix "Lecteur de l'année dans le monde arabe" et "Lecteur prometteur"    La saison des pluies commence dans certaines régions    Festival national du film de Tanger 2024 : La liste des films sélectionnés dévoilée    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Les migrants, acteurs du développement local
Publié dans Aujourd'hui le Maroc le 28 - 12 - 2009

Aujourd'hui, les migrations sont un phénomène mondial et s'inscrivent davantage dans des mobilités transnationales complexes. La dichotomie classique entre pays pourvoyeurs de migrants (pays d'émission) et pays d'accueil (réception) ne fonctionne plus d'une manière aussi simple et linéaire. Avec la mondialisation et la gestion des frontières, nous assistons à des mouvements de populations circulaires qui font de chaque pays, un pays potentiellement d'immigration et d'émigration. Les migrations ont toujours perturbé les dispositifs de souveraineté des Etats par rapport à leur territoire et à leur population. Cependant, elles sont en même temps des facteurs de dynamisation économique et démographique qu'il ne faudrait pas nier. La perception du migrant uniquement sous le registre du problème à résoudre, de charge à supporter ne sert que certains intérêts politiques réducteurs. Les migrations sont à la fois une réalité de notre monde moderne et une nécessité pour sa reproduction sociale, économique et démographique. Le migrant dans ce sens, par sa double inscription territoriale (pays de résidence et pays d'origine), devient aussi un acteur économique, un médiateur socioculturel, voire un élément fondamental dans les relations bilatérales de coopération entre les Etats. Si le développement local et territorial est un processus complexe qui met en mouvement des acteurs locaux, des ressources humaines et matérielles dans des relations de négociation et d'intégration des multiples dimensions d'un territoire, le migrant ne pourra pas se soustraire à cette dynamique globale. Il est présent à la fois par ses transferts d'argent, ses investissements et ses implications dans le processus de changement. Nombreux sont ceux qui reviennent aussi pour participer à la gestion des communes. Les Etats aussi ont pris conscience de l'importance stratégique des migrations dans le développement national. Ils s'organisent pour mieux profiter de cette économie générée et pérenniser les liens d'allégeance et/ou d'appartenance de leurs ressortissants. Ce rôle des migrants en tant qu'acteurs de développement a été reconnu par certains Etats, la France en l'occurrence, sous le concept de co-développement1 dont l'idée centrale est d'établir une relation positive entre les migrations et le développement tant pour les pays d'origine que d'accueil. Cette approche a fait l'objet de débats contradictoires sur la place qu'occupe le migrant ou doit occuper dans le système transnational et les politiques de développement. La notion de co-développement considère les migrations dans les pays du Nord comme un facteur de développement dans les pays du Sud. C'est une reconnaissance de ce qu'ils font déjà tout en le structurant davantage dans le cadre d'une politique de coopération bilatérale et décentralisée.
C'est donc un processus de développement d'une économie sociale impliquant des organisations sociales (ONG, associations…) et administratives (départements publics) des deux pays concernés. Si on considère l'exemple marocain, les transferts des MRE représentent 9,5% du PIB marocain, soit quelque 4,7 milliards de dollars par an. Malgré les baisses annoncées des volumes transférés du fait de la crise, les migrants continuent à jouer un rôle important dans l'économie nationale.
En effet, les MRE (toutes générations et profils confondus) investissent annuellement environ 10 à 12 milliards de dirhams au Maroc. Cela représente près de 30% des fonds qu'ils transfèrent depuis leur pays de résidence. L'immobilier reste le principal choix, de 65 à 72% des investissements. Le reste se répartit entre les autres secteurs : services, agriculture, tourisme, industrie. Par contre, les comportements des jeunes générations issues de l'immigration en matière d'investissement sont différents de ceux des parents. Ils sont acculturés à l'idée de l'entreprise et entreprennent des projets d'investissement innovants. Ils s'orientent davantage vers le secteur tertiaire : commerce, restauration, tourisme, boulangerie, pâtisserie, blanchisserie et sous-traitance : «Les lauréats des grandes écoles, eux, optent d'entrée de jeu pour l'industrie, les nouvelles technologies, le conseil ou la santé.». En guise de conclusion, l'extrait d'entretien suivant nous place d'emblée au cœur de cette problématique de la participation des migrations au développement local et régional : «Personnellement, avant mon émigration, je pensais que j'ai été inutile pour le Maroc et que par mon départ j'allais tourner la page et vivre une autre vie en France complètement coupée de ma vie marocaine. Mais en venant ici, mes liens avec le Maroc sont devenus plus forts. Je me rends compte que je suis rattrapé par ma marocanité au point où j'envoies de l'argent à ma mère, j'ai aménagé la maison des parents et j'ai construit une autre. Au rez-de-chaussée, je vais ouvrir un café, qui va être géré par mon petit frère, resté au pays. Là c'est comme si je vais créer des emplois au pays grâce à mon travail en France. Je suis aussi membre d'une association ici qui travaille avec plusieurs associations dans ma région à Taroudant.
On mobilise les Marocains sur des projets de développement de nos villages pauvres.» (MRE, maîtrise en géographie, salarié associatif).
Zoubir Chattou


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.