L'Egypte a écrasé le Cameroun sur le score de 4-2, mais a laissé la première place du groupe C à la Zambie, qui a écarté le Soudan 3 à 0, mardi à Kumasi. Les «Lions Indomptables» ont confirmé qu'ils avaient perdu de leur mordant. Les coéquipiers de Samuel Eto'o ont pris trois buts en une mi-temps sans quasiment réagir. La seconde période a été plus conforme à leur statut, mais il était trop tard. Seule la star du FC Barcelone, a été au niveau attendu en réussissant un doublé. Edifice solide, souverain, et inspiré lors du premier acte, le onze égyptien a montré un tout autre visage au retour des vestiaires. La raison de ce revirement est aussi logique que vicieuse : l'Egypte a profité du repos avec une large avance de trois buts dans la besace. Un score acquis avec une certaine facilité, « grâce» à des Lions Indomptables plutôt dociles lors du début du match, et à la performance de Zidan. Irrégulier mais capable de faire parler la poudre, l'attaquant de Hambourg a profité du vide laissé par les absences de Mido et de Barakat dans l'axe. Positionné en électron libre, Zidan a su jouer entre les lignes et provoquer l'étincelle en quelques minutes. En étant d'abord à l'origine de l'action qui provoqua un penalty, tiré par Hosny (1-0, 14e), puis en creusant l'écart avec un contre parfaitement négocié (17e, 2-0). Le Cameroun, pris à la gorge faute de ne pas avoir pris les devants, tombe dans un profond K-O. Otto Pfister modifie alors l'organisation de son milieu de terrain, dont il change peu à peu les hommes. Bénéfique par la suite, ce choix tactique ne résout pas la question du marquage de Zidan, qui transforme une mauvaise tête de Song et un brin d'espace en but lumineux (3-0, 45e+2). Le chaos règne dans le camp des Lions Indomptables. Les Pharaons affichent un grand sourire aux lèvres et se congratulent. Vexé, le Cameroun montre enfin les crocs. Transparent jusque-là, muselé par Gomaa, Eto'o sort de son cocon pour revêtir enfin les habits de buteur (3-1, 51e). Tout près de relancer son équipe (64e), l'attaquant du Barça se distingue une dernière fois lors des ultimes secondes, en inscrivant un doublé sur penalty (4-2, 90e+2). Sans faire renaître l'espoir. Cette réduction du score, trop tardive, avait beaucoup moins de valeur depuis la frappe d'Hosni (4-1, 81e), aidé par une mauvaise inspiration de Kamini. Une nouvelle petite erreur défensive, comme celle de Song, qui s'accumule aux coups de pied arrêtés mal négociés et coûtent cher au final. Le Cameroun ne risque pas encore l'élimination, et probablement pas, d'ailleurs. Il a juste laissé filer la tête du groupe. Les « Pharaons », qu'on disait émoussés et dans le doute après un parcours qualificatif laborieux, semblent tout à fait capables de conserver la Coupe gagnée au Caire il y a deux ans. Zidan, le joueur d'Hambourg, aurait mérité un « e » à la fin de son nom sur certains gestes. La Zambie, forte dans toutes les lignes, a tout pour devenir la bonne surprise de la CAN, comme l'annonçaient certains observateurs, dont le sélectionneur du Ghana, Claude Le Roy, grand connaisseur du football africain. Son match contre les Lions blessés d'avoir été si aisément domptés, samedi prochain à Kumasi, vaudra cher. S'ils ne veulent pas disparaître, les Camerounais devront battre les Zambiens. Quant aux Soudanais, ils n'ont pas démérité, proposant par exemple un jeu de passe fort bien réglé, mais ils ont manqué de puissance physique.