Le «Syli National» a infligé une cuisante défaite aux «Aigles de Carthage» lors de la rencontre au sommet qui opposait, lundi à Alexandrie, les deux formations, déjà qualifiées aux quarts de finale. L'équipe nationale guinéenne, emmenée par le brillant Pascal Feinduno, a dominé le match de bout en bout. Les champions d'Afrique en titre, battus par trois buts à zéro, terminent à la deuxième place, et le «Syli National» achève le premier tour en position de leader du groupe C, tandis que l'Afrique du Sud et la Zambie sont éliminées. «Le champion en titre a été ridiculisé hier à Alexandrie, battu par les Guinéens 3-0», s'exclame le quotidien Fraternité Matin. Peut-être que c'est vrai ce qu'on dit : «l'élève surpasse toujours son maître». Le sélectionneur de la Guinée Patrice Neveu, qui a passé ses diplômes d'entraîneur sous la supervision de Roger Lemerre, n'y pensait peut-être même pas. Et pourtant, les Guinéens, présentés comme des outsiders à suivre éventuellement, en battant une Tunisie certes remodelée pour l'occasion (3-0) lors de la dernière journée, se sont offert la palme des surprises. Avec trois victoires en trois matches, la Guinée peut espérer continuer à surprendre, et envisager une place en demi-finale. «On était outsiders en venant, nous restons outsiders», a tenu à tempérer Patric Neveu. Cette place de premier n'est cependant pas anodine, car outre le message envoyé, elle complique quelque peu la tâche des tenants du titre qui ont, malgré ce match, fait forte impression face à la Zambie et l'Afrique du Sud. «Je veux rester à Alexandrie pour les quarts. Les changements sont déstabilisants», avait affirmé Roger Lemerre avant la rencontre. Et bien, ses joueurs devront s'y faire, car les Tunisiens devront être obligés de s'exiler pour leurs quarts de finale. Les adversaires des deux qualifiés ne sont pas encore connus, car rien n'est encore fait dans le groupe D, même si le Nigeria, premier avant la dernière journée, est en bonne place pour finir en tête. Pour Roger Lemerre, il s'agit d'un échec qu'il reconnaît être le responsable. «C'est un échec et j'en suis le principal responsable mais maintenant, au niveau du bilan, nous n'avons rien perdu ni rien gagné, nous sommes en quarts de finale», a-t-il estimé. Les Bafana Bafana quittent, eux, la compétition sans gloire, sans but, et sans rien qui ne puisse laisser penser que son renouveau naîtra de l'ossature actuelle. Complètement transparent lors de ce premier tour, le chantier de la reconstruction s'annonce chargé pour préparer le Mondial 2010 en Afrique du Sud, et devrait se faire sans le coach roumain actuel Dumitru. Le constat est beaucoup moins catastrophique pour la Zambie qui se trouve au final assez mal payée par rapport à ce qu'elle a pu montrer. Les Chipolopolos doivent désormais apprendre à garder un résultat, ce qu'ils n'ont réussi à faire que face à l'Afrique du Sud. «Nous méritions mieux dans cette compétition, nous n'avons pas été chanceux, mais j'ai vu bon nombre de ces joueurs qui participeront à la prochaine CAN»,a estimé le sélectionneur zambien Kalusha Bwalya.