ALM : Vous avez joué le premier rôle dans «L'Amante du Rif» de Narjiss Nejjar. Comment avez-vous reçu cette offre ? Nadia Kounda : C'est simple ! J'ai rencontré Narjiss Nejjar quand elle passait le casting pour le sitcom «Cool center». Elle avait trouvé que j'ai une tête de tragédienne et non de comédienne. Chose qui l'a incitée à m'appeler pour le casting de son film. J'ai également fait une danse indienne pour elle, alors elle est tombée sous le charme. Comme j'admire cette femme, j'étais sûre que j'allais incarner ce rôle. En lisant le scénario, je voulais travailler avec elle et je l'ai fait. Ne craignez-vous pas qu'il y ait de mauvaises réactions dans le rang de votre famille ou du public à propos des scènes osées dans le film ? Pour le moment, je n'ai pas encore eu le point de vue du public. Par contre, j'ai eu de bons échos lors du Festival de Marrakech, j'en suis très émue et satisfaite. Quant à ma famille, je préfère ne pas en parler. Il y a une vie conjugale qui vous attend. Ne craignez-vous pas que ce rôle crée une indignation chez vos descendants ? Je pense qu'ils seront fiers d'avoir une maman actrice. Si j'avais une mère artiste, je serais très contente et heureuse. Quant à moi, je suis issue d'une famille de scientifiques et je suis la seule à être artiste. Comment se fait-il que vous ayez abandonné des cours d'ingénierie pour faire du cinéma ? J'ai commencé des cours d'ingénierie parce que je pensais faire du cinéma après avoir eu mon diplôme comme mes parents me l'ont toujours conseillé et ils ont raison. Mais quand le cinéma s'est infiltré dans ma vie, je ne pouvais pas faire les deux en même temps. Cela perturbait mes études, alors j'ai laissé tomber l'ingénierie et comme je ne me voyais rien faire à part le cinéma, j'ai eu l'idée de partir à Montréal pour faire de la réalisation de films. Aussi, j'ai fait des études de cinéma à l'université de cette cité. Et vous n'avez pas regretté d'avoir quitté l'ingénierie ? Jamais, même pas une seconde. Quel apport ont les cours de réalisation pour vous? Cela se passe très bien, je pensais qu'ils allaient être plus pratiques et faciles, mais ce n'est pas le cas. Malgré cela, j'apprends beaucoup de la culture et de l'histoire du cinéma. Cela m'apprend à juger les films, je ne les vois plus comme avant. Chose qui m'aide à chercher un parcours approprié. Par contre, si je fais cela, c'est parce que je veux faire des films d'amour pour les filles de mon pays. Quel rôle aimeriez-vous interpréter après celui campé dans «L'Amante du Rif»? Je veux rester un peu sur le même thème, j'aime les films qui sont tirés des faits divers. J'aimerais interpréter des personnages qui ont déjà existé. Et côté cœur, comment se porte Nadia Kounda? Mon cœur va très bien. Mon cœur est amoureux de l'amour, je suis amoureuse de l'amour et on s'entend très bien mon cœur et moi. Avez-vous de nouveaux projets ? Après le film de Narjiss Nejjar, j'ai fait un film américain intitulé «Ralta» que j'ai tourné entre les Etats-Unis et le Maroc. Il raconte l'histoire d'une femme marocaine qui est partie vivre aux Etats-Unis et qui a vécu les attentats de 2001. C'est aussi tiré d'un fait divers, j'incarne le rôle d'un personnage qui a déjà existé. Le film est en post-production aux Etats-Unis, je n'en ai pas encore eu des nouvelles. Pour le moment je suis au Canada, je tiens à finir mes études en réalisation, mais j'aimerais faire des films tous les ans et ne pas arrêter, revenir dans mon pays, puis faire des films et des films dès que j'ai le temps.