L'éclatement, mardi 27 avril, d'une importante conduite d'eau sur le boulevard Mohammed VI au niveau du quartier Jamila II à Casablanca, a causé des dégâts enormes dans plusieurs quartiers. Plus d'une centaines de maisons ont été innondées. Qui paiera la facture? Une matinée particulière pour les habitants de Jamila II, quartier situé au niveau du boulevard Mohamed VI. A première vue, l'image renvoie aux mémoires les inondations survenues à Mohammedia au mois de novembre 2002 et la panique des populations sinistrées à l'époque. Les débordements d'eau ont envahi les foyers entraînant avec eux des traînées boueuses et endommageant meubles, marchandises et autres articles électroménagers. Finalement, il y a eu plus de peur que de mal. Certes, la fuite d'eau survenue fut très importante d'autant plus qu'elle a eu lieu à proximité du plus grand réservoir d'eau potable. La pression de l'eau a été tellement forte que la rupture de la canalisation a provoqué l'inondation des habitations et commerces limitrophes. Il s'agit d'une rupture d'une conduite qui relie les trois réservoirs d'eau potable (Tit Mellil(25.000m3), Médiouna (80.000m3) et Dar Touzani). La conduite où a été signalée la cassure est, en réalité, constamment sollicitée avec une grande pression qui s'explique par la proximité du réservoir de Dar Touzani, le plus grand réservoir d'eau potable en Afrique ayant une contenance de 170.000m3, selon un haut responsable de la LYDEC. L'alerte a été immédiatement déclenchée, suite à la constatation de l'anomalie par le bureau central de conduite (BCC), et le courant électrique coupé dans toute la zone envahie par l'eau. Ce qui a évité des catastrophes-surprises qui auraient pu résulter du contact de l'eau avec les câbles d'électricité. En effet, d'autres équipes d'assainissement et d'électricité ont été à pied d'œuvre en parallèle pour permettre l'absorption de l'eau qui a inondé les habitations et commerces du quartier et assurer la coupure des transformateurs de basse tension des postes du voisinage pour prévenir, notamment, les court-circuits. Les vannes ont été fermées et le tronçon endommagé a été isolé pour que les opérations de réparation soient immédiatement entamées. A signaler que lors de cette intervention, l'alimentation de l'eau potable n'a pas été coupée. La direction générale de LYDEC s'est déplacée sur les lieux quelques minutes seulement après l'annonce de l'incident afin d'évaluer rapidement la situation. Les interventions des agents de la LYDEC ont duré 1h30 car elles se sont situées au niveau des trois stations qui sont en liaison à travers cette conduite principale, mais également au niveau d'autres conduites en parallèle et qui y sont maillées. L'ensemble des opérations s'est déroulé en collaboration avec les services de la préfecture de Ben M'sick, la Sûreté nationale et la Protection civile. Dans un communiqué, la LYDEC a fait savoir qu'elle comptait assumer ses responsabilités en matière de dédommagement aux riverains dont l'habitation ou le commerce a été touché par les débordements. L'évaluation des dégâts causés est en cours avec les différents organismes d'assurance de la société qui devront dédommager l'ensemble des habitants et commerçants touchés. Enfin et en concertation avec le Président du Conseil de la ville, Mohamed Sajid, le gouverneur de Ben M'sick et le président de l'Arrondissement, le directeur de la LYDEC, Guy Canavy, a donné ses instructions pour que, dès mardi soir, des indemnisations soient débloquées ; elles seront distribuées en coordination avec les autorités.