Une liste nationale des femmes, Youssoufi y tient. C'est une discrimination positive, dit-il. Mais c'est aux partis d'être responsables. Une liste nationale des femmes. Une trouvaille pour permettre une véritable présence des femmes aux élections et aux instances élues ou une machination pour déformer le débat et donner une mauvaise image de la construction démocratique en cours ? Plutôt une discrimination positive, dit le premier ministre. Tous les partis politiques doivent présenter leur liste-femme. C'est un fait. Plutôt une profession de foi, parce que comment peut-on relever que tel ou tel parti a ou n'a pas joué franc jeu ? Il faut dire que cette manière de faire est difficile à faire adopter. Difficile aussi d'imposer des règles démocratiques par des biais qui ne soient pas trop démocratiques, si l'on veut renchérir. D'abord, certaines des intéressées elles même avaient récusé le principe de la discrimination positive. Pour certaines militantes des droits des femmes, il n'y a pas lieu de faire des lois strictement pour les femmes, ou des arrangements sur cette base. Les femmes, des égaux des hommes doivent être traitées sur le même pied d'égalité. Trop beau comme discours pour pouvoir faire face à la réalité. Une société où la loi des hommes domine. Où les préjugés font justement la loi. On ne peut pas faire abstraction de tout cela pour plaire au discours et faire fi de la réalité. C'est dans cet état d'esprit que Me Abderrhmane Youssoufi défend la notion de discrimination positive. Pour être sûr que démarche ne soit pas vaine, il appelle la presse à dénoncer tout parti qui ne respecte pas le principe de la liste. Une manière d'aller toujours de l'avant. Et de rassurer les femmes.