ALM : Cela fait assez longtemps que l'on ne vous a pas vue. Où étiez-vous passée ? Khansa Batma : Si c'est dans les soirées, j'avoue ne pas être à ce point là mondaine. Si c'est question actualité, l'art demande du travail, donc du temps. Vous êtes chanteuse, mannequin et par moment actrice, qu'est-ce qui vous passionne le plus ? Il est normal de voir une chanteuse poser pour des photographes, dans des magazines, être l'égérie d'une marque de cosmétique, d'une marque de vêtement, d'un styliste. Ou encore jouer dans des films, une série, une pièce de théâtre. Ce sont des pratiques courantes dans le monde du spectacle ou du showbiz. Je n'ai jamais été mannequin professionnel à part entière. Toujours en tant que chanteuse, j'ai été sollicitée par des magazines pour des pages de mode et certains stylistes marocains tel Nabil Dehani. Et concernant ma dernière participation à la série Zorroh de Si Mohamed Achaouar, encore une fois, si je n'avais pas le talent et l'attitude d'une chanteuse, je n'aurai jamais décroché ce rôle. On se doute évidemment que la musique est votre premier amour. Est-ce du rock, de la fusion ou de la variété ? La musique que je fais est du rock expérimental. Du rock'n roll auquel on additionne des sonorités, des instruments, ou encore une manière de chanter non conventionnelle, hors norme. Les groupes de rock à travers l'histoire ont inventé la musique actuelle. Dans les années 60/ 70/ 80 ils sont sortis de la tradition musicale du rock des années 40/50, sous l'influence du freejazz, de la musique contemporaine, de la musique classique, etc. Aussi la place des nouvelles technologies est-elle non négligeable. Dans mon cas, c'est de la musique marocaine, maghrébine et orientale dont il s'agit, à savoir des gammes, des rythmiques et une façon de chanter qui nous est propre. Quel héritage gardez-vous de l'expérience de votre père Mohamed Batma fondateur du groupe Lemchaheb ? Je garde de mon père son amour pour le folklore marocain et pour la darija. Lemchaheb est un groupe qui a le mérite d'avoir fusionné plusieurs styles musicaux. C'est dû peut-être aux origines de ses membres. Lemrani Chrif a ramené les sonorités de la musique du Nord-est ainsi que celles de l'Algérie dans son jeux de mandoline, ma mère et Hamadi, le melhoun dans leur façon de chanter et Chadli le maniement et la beauté des mots de la poésie hassanie. Mon père, lui, a ramené avec ses compositions et ses mots tout l'héritage de la Chaouia et ses rythmes. Finalement, mon goût pour l'aventure ne peut venir que de-là. Vous chantez en anglais, français et arabe. Aspirez-vous à l'universalité ? Parlez-nous des moyens que vous avez choisis pour atteindre cet objectif ? Tout art est universel. Dans la musique il n'y a pas de frontières, et surtout pas dans le chant. Chanter c'est exprimer ses émotions. Croyez-vous que les sentiments ont une langue? Non! Le seul moyen que je connais est la sincérité. Avez-vous rencontré des difficultés durant votre carrière artistique ? Parlez-nous en? Les mêmes que peut rencontrer tout artiste marocain. On vous qualifie souvent d'artiste débordante de féminité, quel en est le secret ? Et quel est le secret de votre charme ? Je n'ai aucune idée. Quel place occupe l'amour dans votre vie ? L'amour est ma racine, mon diadème. S'aimer, aimer son prochain, aimer ce qu'on fait, l'amour est un noble sentiment assez important pour moi . Vous êtes jeune et belle, pensez-vous un jour fonder un foyer? J'évolue dans une grande famille. Entourée de mes idées, de ma musique, de ma famille et de mes ami(e)s qui me comblent pour l'instant. Quel est votre passe-temps favori ? En dehors de la musique, j'aime le cinéma, la photographie, la lecture et le dessin. Vous allez sortir un nouveau titre. Un petit mot concernant ce dernier? La chanson est en phase finale. C'est une chanson qui parle d'amour (sourire). Un rock assez surprenant d'après les quelques personnes qui l'ont écouté. Je n'en dirai pas plus. Je vous laisserez le découvrir dans quelques semaines.