La scène Bouregreg brillera de mille feux en cette nouvelle édition du festival Mawâzine. Au bord du fleuve se tracera l'histoire du continent noir à travers les voix mélodieuses de plusieurs artistes de renom. Un voyage au cœur de l'Afrique qui s'étendra du Mali, Sénégal, Côte d'Ivoire, passant par le Tchad, la Somalie et l'Afrique du Sud pour arriver à l'île du Madagascar. Des rythmes chauds et dansants enchanteront les mélomanes. Le couple malien, Amadou et Mariam, ouvrira le bal le samedi 16 mai. Surnommés «le couple aveugle du Mali», Amadou Bogayoko et Mariam Doumbia ont gagné leur notoriété sur le plan international avec «Mon amour, ma chérie» en 1998, l'album «Dimanche à Bamako» en 2004, sans oublier l'animation de la soirée d'investiture du président américain Barack Obama. Avec eux, l'afro-blues-rock sera à l'honneur. Multiples titres seront présentés pour chanter l'amour, la paix, la famille. En bref la joie de vivre au Mali. La seconde destination, prévue pour le dimanche 16 mai, vaut le détour. Le Sud-Africain Johny Clegg partagera son engagement politique et social avec l'audience marocaine. Alias «zoulou blanc», la musique de Johny est caractérisée par son éclectisme reliant entre le style occidental, les rythmes africains, les structures musicales zouloues, et la mélodie orientale après l'introduction de la cithare dans ses arrangements. Le périple continuera avec une escale, lundi 17 mai, à la Côte d'Ivoire. Belle, énergétique et dynamique sont les qualifications adéquates qu'on pourra attribuer à Dobet Gnhoré. Une maturité musicale se dégage des chansons de cette jeune Ivoirienne. Mixant entre la danse, le chant et la percussion, Dobet incarne le microcosme africain avec toutes ses composantes ethniques et linguistiques. La transe «Gnaoui» sera, également, au programme. Du Sénégal, Nuru Kane et Bayefall Gnawa repousseront les frontières et réuniront, mardi 19 mai, les Oudayas aux dunes du Sahara sous les cordes hypnotiques du guembri et les cris irritants des vocales. Ancré dans la culture de la confrérie sénégalaise des «mourides», le chanteur sénégalais Nuru Kane et le groupe Bayefall Gnawa vous immergeront dans un cosmos multicolore. Composé de musiciens français, algérien, sénégalais et marocain, le groupe Bayefall et Nuru Kane fredonnent la diversité culturelle et la tolérance. Le groupe malgache Fenoamby, quant à lui, fera découvrir au public la musique folklorique du Madagascar. Avec Paul Mariaus Fontaine (alias Fenoamby) et ses cinq musiciens, ce sont les danses du soukous, la zouk ou la Rumba zaïroise qui seront délivrées, le mercredi 20 mai. Par ailleurs K'naan fixera rendez-vous le jeudi 21 mai, aux fervents du Hip Hop. En dépit de sa résidence à Toronto, la musique du jeune Somalien exprime l'attachement qu'il porte à ses origines. Ses mélodies comportent de chaleureuses chorales et percussions africaines. Dernière station de ce pèlerinage musical se fixera le vendredi 22 mai avec la sublime Mounira Mitchala du Tchad. Auteur, compositrice et interprète, le talent de Mounira s'est révélé au large public par l'obtention du prix découvertes RFI. Par sa voix suave, elle chantonne des thèmes sociales tels que le mariage forcé, l'avancée du désert, la discrimination à l'égard des séropositifs, l'excision et la guerre. Son timbre traditionnel, ainsi que ses arrangements modernes font d'elle une exception. Par cette chaleureuse virée musicale, Mawâzine confirme son originalité : celle d'un festival aux rythmes du monde.