Malgré l'échec de la Phaeton, Volkswagen peut prétendre à une certaine légitimité dans le haut de gamme. Le succès du Touareg en tant que gros baroudeur de luxe en est une jolie preuve, comme le relève la presse spécialisée à travers le monde. Un leitmotiv suffisant pour encourager les décideurs et autres têtes pensantes à Wolfsburg, soit là où siège Volkswagen, quant à la viabilité d'un nouveau modèle comme la Passat CC. Un produit ficelé de bout en bout sur le plan marketing. De son appellation même (CC : Coupé Confort), jusqu'à ses campagnes publicitaires, dont le spot TV qui passe actuellement sur quelques chaînes satellitaires européennes. Une pub dans laquelle ce sont surtout les lignes de l'auto qui sont mises en avant. Si bien que la Passat CC séduit celui qui la regarde jusqu'à captiver la totalité de son attention. Un marketing qui n'est ni mensonger, ni exagéré lorsqu'on contemple le style racé de la Passat CC. On admire sa face avant plongeante et son regard affirmé, son pavillon arqué et rabaissé (de 5 cm par rapport à la Passat «normale»), ses feux arrière profilés sur les ailes ou encore, son vitrage latéral dépourvu d'encadrement et surtout, ses épaules élargies et mises en valeur par une nervure qui court le long du véhicule. Ce dernier détail, comme quelques autres d'ailleurs, n'est pas sans évoquer le profil de la Mercedes CLS, le pionnier de cette nouvelle niche de segment : les coupés à quatre portes et quatre places. Car, c'est dans cette famille qu'il faudra ranger la Passat CC et ce, malgré ses faux airs de grande berline à vocation familiale. Car, bien qu'elle s'étend sur une longueur de 4,86 m (+ 3 cm par rapport à la berline), la Passat Coupé Confort ne peut accueillir à son bord que quatre personnes. Pourquoi ? Tout simplement parce qu'elle ne dispose pas d'une banquette mais de deux larges fauteuils, spacieux au niveau des jambes et au dossier plus incliné que d'habitude. Avez-vous dit «Confort» ? En fait (et comme pour le cas du CLS), c'est le dessin tombant de la ligne de toit qui fait que le dossier ait été autant incliné et ce, histoire de préserver une bonne hauteur sous pavillon. De même, il faudra aux passagers (surtout les grands gabarits) se courber avant de s'installer à l'arrière de cette Passat. Rien de dramatique, surtout lorsqu'on découvre le traitement, ou plutôt la beauté intérieure de cette allemande. Des matériaux nobles, une sellerie enveloppante et tout un arsenal de confort et de sécurité. Ajoutez à tout cela, un coffre de 450 dm3 et vous obtenez un bel engin pour voyager (à quatre) vers des destinations lointaines. La Passat CC est même l'un des modèles les plus sophistiqués de Volkswagen. Outre des suspensions à amortissement piloté offrant trois modes (confort, normal et sport), elle peut également recevoir une caméra de recul nichée dans la poignée du coffre et reliée à l'écran de la console centrale via un système de parking permettant de mesurer si l'espace est disponible ou non pour stationner. Encore plus sophistiqué, le «Lane Assist» est un système sensé prévenir le conducteur distrait ou somnolent. Il s'agit d'un dispositif relié à une (autre) caméra placée, elle, derrière le rétroviseur intérieur (face à la route) et qui surveille les changements de voies sans clignotant. Le «Lane Assist» peut alerter le conducteur par des signaux visuels et sonores, voire corriger sa trajectoire ! Prodigieux, tout comme les gommes qui équipent la monte pneumatique. Brevetés par Continental, les pneus que la Passat CC est la première à étrenner sont «autocolmatant». En clair : ils sont recouverts à l'intérieur d'une couche épaisse d'un produit colmatant, qui en cas de crevaison, vient reboucher le trou (s'il n'excède pas 5 mm) et ainsi empêcher toute perte de pression. Question motorisations, la Passat CC est aussi bien armée, surtout en essence, puisqu'elle offre le choix entre le 1.8 litre TSi (160 ch), le 2.0 l TSi (200 ch) et le 3.6 l V6 TSi (300 ch). En Diesel, deux moteurs peuvent l'animer. Il s'agit du 2.0 l TDI, décliné dans ses deux configurations de puissance (140 ch ou 170 ch) et qui devrait constituer l'essentiel des ventes sur un marché comme le nôtre. A ce propos, on précisera que la Passat CC arrivera dans le réseau de la CAC (l'importateur marocain de Volkswagen) au début 2009. Ses prix n'ont pas encore été définis, mais devraient se situer un cran au-dessus de ceux de la Passat berline. Là encore, pourrait se poser la question d'une éventuelle cannibalisation et qui, à notre sens, n'est pourtant pas possible. Pourquoi ? Pour la simple raison que la Passat CC a une cible bien précise et assez différente de la berline dont elle dérive.