Sur le marché très profitable des grosses berlines, les constructeurs allemands ont certes la légitimité et le succès qu'on leur connaît. Mais d'autres, dits généralistes et ayant pour réputation de produire des véhicules plutôt bon marché, réclament désormais leur part de ce gâteau. C'est le cas des marques coréennes et en particulier Hyundai qui vient de débuter l'exportation de son nouveau vaisseau-amiral : la Genesis. Un modèle dont le développement a nécessité quatre années de recherches et un investissement global de 600 millions de dollars. C'est dire combien le premier constructeur coréen a bien étudié son coup pour enfanter cette nouvelle berline au contenu technologique non négligeable. La presse étrangère parle même d'un «niveau de sophistication sans précédent pour Hyundai». Il faut d'abord préciser que la Genesis est la première Hyundai à propulsion (transmission par roues arrière). Un mode de motricité que seuls les grands constructeurs allemands et japonais adoptent et maîtrisent. Les liaisons au sol ne sont pas en reste, avec des roues de 18 pouces et surtout des suspensions à 5 bras et lois d'amortissement variables «ASD» (Amplitude Selective Dampers). Techniquement toujours, la Genesis n'accueille sous son capot que du beau linge : deux V6 3.3 litres et 3.8 l de respectivement 262 et 290 ch, ainsi qu'un V8 4.6 l de 368 ch. Trois blocs essence pouvant être associés à une boîte manuelle ou automatique à six rapports. Là encore, Hyundai a frappé fort, puisque cette dernière transmission a été sous-traitée chez l'un des meilleurs équipementiers en la matière, l'allemand ZF. Cependant, les adeptes de sportivité risquent d'être déçus de ne pas trouver des palettes au volant. Normal, la Genesis est une berline haut de gamme et non un coupé sportif. Cela implique que sa présentation intérieure fasse la part belle au raffinement et au confort. Généreusement nappé de cuir, l'habitacle se veut surtout spacieux, profitant pleinement des dimensions du véhicule et en particulier ses 4,95 mètres de longueur (dont 2,92 m vont à l'empattement). Le dessin ou traitement de la planche de bord rappelle indéniablement celui du Veracruz, avec notamment son instrumentation à éclairage azuré. Quant aux équipements, gadgets de confort et autres sophistications, la Genesis place la barre très haute. La finition la plus luxueuse offre notamment des phares xénon directionnels, une caméra de recul, un régulateur de vitesse actif, des sièges avant électriques chauffants et réfrigérés, un système d'accès et de démarrage sans clé ainsi qu'un système multimédia de 30 GO de mémoire, muni d'un écran 8 pouces, d'un lecteur CD/DVD/Mp3, relié à un GPS et disposant d'une connection bluetooth. Fin du fin, l'installation audio compte 17 haut-parleurs et ampli de plus de 500 Watts… et elle est signée de l'équipementier Lexicon, celui même qui fournit Rolls Royce pour sa Phantom ! Du reste, la Genesis séduira également par sa ligne extérieure. Car, très réussie, cette berline élégante et statutaire est imprégnée d'un certain classicisme qui devrait correspondre aux goûts et attentes de la clientèle ciblée. On remarquera à ce niveau que sa face avant se pare d'une calandre proéminente ayant pour détail singulier l'absence de tout logo. Enfin, preuve que la Genesis est vouée à un joli succès, Hyundai en a vendu plus de 17.000 exemplaires en Corée depuis son lancement local en janvier dernier. Or pour 2008, le constructeur coréen s'est fixé pour objectif de livrer localement 35.000 Genesis et Genesis Coupé, en plus des 20.000 exemplaires destinés à l'export vers l'Amérique du Nord, la Chine et le Moyen-Orient. Au Maroc, l'introduction de ce modèle au catalogue de Global Engines (l'importateur de Hyundai) est à l'étude et pourrait aboutir dans les mois qui viennent. Qui a dit que le segment premium restera toujours une chasse gardée des labels allemands ?