Elle était belle, originale et probante sur le plan mécanique. Elle se vendait assez bien au Maroc, même sans ses moteurs diesel, qui lui permettaient d'être le best-seller de Mazda en Europe. Mais voilà, elle commençait à dater et a dû céder sa place à sa remplaçante. «Elle», c'est la Mazda6 dont la nouvelle génération vient d'être lancée par Jama Auto (groupe Smeia), l'importateur marocain de cette marque japonaise. Ce dernier, résigné depuis longtemps à ne pas faire de la figuration sur le marché marocain, poursuit donc son offensive produits, avec l'ambition d'accroître ses ventes (lire encadré). La nouvelle Mazda6 en fait partie et ne compte pas se contenter d'un second rôle sur le segment des familiales. Pour compenser l'absence – ou parlera plutôt d'«attente», pour positiver un peu – d'une motorisation diesel, la «6» avance donc toutes ses qualités. Et elles sont nombreuses. Le style tout d'abord. Il est impossible de dire ou de croire que cette japonaise peut passer inaperçue dans nos rues. Grâce à des phares en amandes, un capot sculpté en V et une large prise d'air, le regard de la Mazda6 est devenu à la fois expressif et affiné. Les passages de roues bien marqués renforcent l'identité statutaire de l'auto, tout comme la malle rehaussée et abritant un coffre de 519 litres de volume. Quant aux feux arrière et leur aspect complexe, ils trahissent une parenté avec la gamme actuelle de Mazda. Bref, la conception élégante de la Mazda6 confirme sa prestance, alors que ses dimensions accrues marquent une rupture net avec le modèle remplacé. En effet et par rapport à sa devancière, la nouvelle «6» est plus longue de 65 mm (4,73 m), plus large de 15 mm (1,79 m) et légèrement plus haute (1,44 m). Et avec une telle longueur, cette berline joue dans le haut du tableau parmi les berlines familiales, jusqu'à semer le doute quant à son statut. A titre comparatif, ce n'est qu'une dizaine de centimètres qui la sépare d'une grande routière comme la BMW Série 5. Mais sa mécanique lui interdit l'accès au segment supérieur. En effet, seuls des quatre-cylindres officient sous son capot. Celui toujours retenu par l'importateur est le 2.0 essence MZR 2.0 l de 147 ch puissance pour un couple de 184 Nm. Pour autant, la «6» reste une berline accomplie, dont le renouvellement n'est pas patent qu'extérieurement. L'habitacle a été totalement repensé en mettant l'accent sur l'augmentation des côtes d'habitabilité (surtout au niveau des jambes) et surtout sur la présentation intérieure moderne et plus valorisante. En témoignent le dessin inédit de la planche de bord et l'aspect sportif du combiné d'instrumentation. Il est aussi question d'un poste de conduite plus ergonomique avec notamment le Car Communication System (CCS), un dispositif qui regroupe en un petit module à gauche du volant les commandes de diverses fonctions (audio, air conditionné, informations de conduite et Bluetooth). Mais surtout, la Mazda6 met le paquet en matière d'équipement de confort et de sécurité. A ce propos, on retiendra que ce modèle peut être associé à deux niveaux de finition : Elégance et Prestige. Le premier offre d'emblée, et outre le CCS (Car Communication System), la climatisation automatique bi-zone, le lecteur CD-MP3 avec commandes au volant, le régulateur de vitesse, l'ordinateur de bord, le capteur de pluie, l'allumage automatique des phares, de jantes alu de 17 pouces, ainsi que huit airbags, l'ABS (avec EBD et EBA), l'antipatinage (TCS) et le contrôle dynamique de stabilité (DSC)… Tout cela au prix de 287.000 DH TTC. Pour exactement 30.000 DH supplémentaires, la version Prestige ajoute notamment la sellerie cuir, les sièges avant chauffants et à réglages électriques, des phares bi-xénon à éclairage directionnel, le toit ouvrant, un radar de stationnement (avant/arrière), un dispositif Bluetooth intégré, et un système audio Bose à 8 haut-parleurs, un alarme volumétrique et des jantes de 18 pouces. Les inconditionnels de transmissions automatiques, eux, devront s'acquitter d'un supplément de 22.000 DH pour disposer d'une boîte de ce type, comptant 5 rapports et un mode séquentiel. Tout cela est bien et assez intéressant pour propulser la Mazda6 aux avant-postes de son segment. Reste à voir si l'absence de diesel ne lui sera pas handicapante aux yeux des acheteurs. Une donne très probable, exception faite pour les plus lucides d'entre eux (les acheteurs), ceux qui ont bien admis que le clivage économique entre l'essence et le gazole (350 ppm) tend à disparaître, vu le faible gap de prix actuel entre les deux carburants. C'est là une question de lucidité.