ALM : Vous venez de donner naissance à votre projet après deux ans de votre apparition à «Challenger». Pouvez-vous nous le présenter ? Après ma participation à l'émission « Challenger », j'ai d'abord obtenu ma licence et je me suis par la suite lancée dans la réalisation de mon projet qui vient de voir le jour il y a juste un mois. «Chems Ayour» est un complexe touristique qui propose de l'animation culturelle et de la gastronomie typiquement marocaines. D'une superficie de 8500 m2, ce complexe est doté de salons marocains, de grands aires de spectacle, d'une piscine, d'une galerie et d'une salle de conférences. Tous ces atouts se présentent dans un cadre architectural traditionnel. De même que la gastronomie et l'animation respectent ce cachet traditionnel. Quelles sont les difficultés que vous avez rencontrées lors de la réalisation de votre projet ? En 2005, je venais à peine de décrocher ma licence et le prix du public de l'émission «Challenger», mais il y avait un autre élément de grande importance. Je venais en effet tout juste d'avoir vingt ans. Alors, le premier problème qui s'est posé à moi était celui de mon âge. Il m'a fallu lutter pour affirmer mon sérieux et ma crédibilité et gagner la confiance des gens qui voyaient en mon âge un obstacle et un manque d'expérience pour me lancer dans la réalisation d'un projet. J'ai également eu des difficultés de financement. J'avais le terrain qui appartenait à mon père mais je ne disposais d'aucun capital financier. La mort de mon père lors de cette même période m'a par ailleurs beaucoup marquée. Mais je tiens à préciser que durant cette phase, le soutien des institutions de la région m'a été d'un grand secours, surtout au niveau du CRI (Centre régional d'investissement). J'ai également bénéficié du soutien du président de la région, Aziz Akhnouch. A Agadir, la concurrence est très rude. Comment comptez-vous vous imposer ? Le premier point fort de mon projet est qu'il apporte une offre qui était jusque-là absente sur le marché. Nous présentons une animation dans un vrai cadre marocain qui dégage l'âme de la région au niveau de l'architecture et de la gastronomie. Nous répondons à ce cachet d'authenticité dans les moindres détails de notre projet, notamment en intégrant des troupes folkloriques de la région, en essayant de faire renaître certaines activités régionales tel «Boujloud». Sur le plan architectural, nous avons opté pour «Tadellakt», le pisé, «el yajour» et la poterie dans la construction. Chaque tente se présente sous un décor exceptionnel et différent des autres. D'une manière générale, nous pouvons attester que «Chems Ayour» présente un cadre de réconciliation avec notre culture et nos coutumes. Quel a été l'impact de cette expérience sur votre vie ? Cette expérience m'a beaucoup marquée dans la mesure où elle m'a donné l'opportunité de réaliser mon rêve et de relever le défi. Je peux dire aujourd'hui que je suis fière de ce que j'ai accompli et de toutes les connaissances et expériences que j'ai acquises tout au long de ces deux ans durant lesquels je travaillais sur mon projet. J'assure les services de commercialisation, de marketing et de comptabilité. Autant de travail que je fais avec beaucoup d'amour et de persévérance. Parcours Meriem El Ouafi est née à Agadir. Après des études en sciences expérimentales au lycée «Youssef Ibn Tachafine», elle a intégré l'ENCG (Ecole nationale de commerce et de gestion), filière gestion financière et comptable. Au bout de sa troisième année, elle a effectué une année d'échange en Hollande et est retournée au Maroc pour obtenir sa licence. En 2005, elle s'est présentée à l'émission «Challenger» où elle a gagné le prix du public.