Car ce n'est pas la première fois qu'il se retrouve dans cette situation, mais la quatrième et toujours pour le même motif, à savoir l'escroquerie. Mais, pour lui, il ne s'agit à chaque fois que d'un «coup monté» contre lui par ses ennemis. Qui sont-ils ? Il ne donne pas de noms exacts au juge quand il l'interroge. Ses victimes qui se succèdent devant le juge l'accusent de les avoir trompées en leur vendant des promesses. «Il m'a demandé trente mille dirhams pour m'embaucher dans les rangs de la police», affirme un jeune homme, âgé de vingt-huit ans, qui est tombé dans les filets de cet escroc, âgé de quarante-trois ans, divorcé et père de deux enfants, repris de justice de son état en purgeant quatre peines d'emprisonnement allant de six mois à trois ans de prison ferme. Et pourtant, il semble que les peines passées en prison soient peine perdue. «J'étais un escroc avant d'être arrêté la première fois, M. le juge, mais je n'étais qu'une victime pour les trois autres fois puisque à chaque fois qu'une escroquerie a lieu, la police m'arrête sans preuve», se disculpe-t-il sans vergogne. Mais, les témoignages des victimes devant le magistrat qui préside cette audience l'accablent. L'une des victimes, une jeune fille de trente-et-un ans, précise qu'elle lui a versé une somme de vingt mille dirhams après qu'il lui a promis de l'embaucher dans une grande multinationale installée à Dubaï. Une autre ajoute que le suspect lui a proposé plusieurs choix pour travailler, soit au Maroc soit ailleurs, en Europe. Le croyant sur parole, elle lui a mis entre les mains une somme de vingt-cinq mille dirhams. Les histoires se suivent et se ressemblent, et l'accusé de continuer à se disculper. Son avocat, lui, fait encore mieux en affirmant, lors de sa plaidoirie, que toutes les victimes se sont trompées de personne et qu'elles sont tombées dans les filets d'un autre escroc qui ressemble à son client. Mais, le tribunal, après les délibérations, le juge coupable pour escroquerie avec récidive et le condamne à trois ans de prison ferme.