Tenu du 25 au 27 novembre à Rabat, sous le Haut patronage de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, ce 1er congrès du genre au Maroc a tenu toutes ses promesses. Il faut dire que le thème choisi opéré par le ministère de l'équipement, du transport et de la logistique a été très judicieux. Ainsi, la thématique «Pour la création d'écosystèmes logistiques régionaux» a rassemblé un nombre important de participants, de délégations diplomatiques, de bailleurs de fonds internationaux (BAD, FADES, BEI, AFD, UE...), de Commissions régionales (CEDEAO, UEMOA, CEMAC, ligue arabe, UMA...), outre 30 délégations membres de l'UATL, des fédérations et associations professionnelles, ainsi que des experts, exposants et médias nationaux et internationaux. De même, les objectifs ont été clairement définis. Il s'agit de développer des écosystèmes logistiques régionaux, de promouvoir des modèles économiques de co-développement inter-pays africains et de favoriser l'innovation pour une croissance inclusive. En gros, cet événement s'inscrit dans la détermination du Maroc de participer au développement de la logistique dans le continent africain, dans un esprit gagnant-gagnant. Aussi, le Maroc entend mettre son savoir-faire en logistique, un secteur porteur de croissance, de richesse et d'emplois, au profit d'une Afrique émergente et sceller des partenariats dynamiques. A noter que ce savoir-faire a été renforcé depuis le lancement, en 2010, de la stratégie nationale de la logistique qui vise, entre autres, une croissance additionnelle du PIB de 0,5%, soit une valeur ajoutée directe de 20 milliards de dirhams, et la création d'environ 96.000 emplois à la fin du programme. Un savoir-faire, au demeurant, confirmé également par la création et le lancement le 21 septembre 2015 des travaux du Board national de coordination de la formation en logistique (BCFL), ainsi que le lancement des prestations visant l'élaboration d'un plan de formation national dans les métiers logistiques pour les cinq prochaines années. A noter que dans la perspective de souligner davantage sa portée multidimensionnelle, le Congrès africain des transports et de la logistique fédèrera trois évènements majeurs. Il s'agit en premier du «Symposium africain sur l'intégration régionale et la facilitation du transport routier», durant lequel se tiendront l'Assemblée générale de l'Union africaine du transport et de la logistique (UATL) et une importante réunion ministérielle sur différentes thématiques d'actualité. Le second événement est «Le Groupe d'impulsion économique» qui verra la signature de plusieurs contrats exécutifs transport et logistique, ainsi que des contrats d'impulsion économique pour la Commission transport et logistique. Enfin, on retrouve «Le Salon africain des transports et des infrastructures économiques», qui regroupera les professionnels à travers une exposition commerciale, un forum de discussions international et des rencontres B to B. Abdelilah Benkirane, chef de gouvernement Le secteur du transport et de la logistique constitue l'un des principaux piliers de la production et de la promotion des échanges commerciaux en Afrique, a estimé le chef de gouvernement, Abdel-Ilah Benkiran. Intervenant à l'ouverture du CATL-2015, il a indiqué que les différentes composantes de ce secteur: infrastructures, équipements de base, règlementation et services, sont autant de facteurs déterminants pour améliorer l'attractivité et la compétitivité de l'économie nationale et africaine. Aussi, après avoir salué les initiatives des partenaires du continent désireux de coopérer avec lui et de profiter des retombées du développement qu'il connaît, le chef de gouvernement a appelé ces partenaires à bien saisir que «l'Afrique est en mesure de gérer elle-même ses affaires, de les penser et les planifier».
Aziz Rabbah, ministre de l'équipement, du transport et de la logistique Intervenant à l'ouverture du CATL-2015, Aziz Rabbah, ministre de l'équipement, du transport et de la logistique, a noté que le Maroc aspire, à travers cet événement continental, à mettre en avant les opportunités de coopération, d'échange et de mise en place d'un système logistique régional. Il a, à cet égard, rappelé que 114 ports sont en cours de réalisation en Afrique, outre des mégaprojets communs à différents pays africains dans les domaines des autoroutes et des chemins de fer. M. Rabbah a, dans ce sens, appelé à la concrétisation de la liaison fluide escomptée entre les différents pays du continent en vue d'accroître les opportunités d'échanges commerciaux et de baisser les coûts des services logistiques, relevant que le Royaume s'est inscrit dans un nouveau processus couvrant les deux prochaines décennies et visant à augmenter et étendre le réseau autoroutier national.
Meriem Bensalah-Chaqroun, présidente de la CGEM Dans son intervention lors du CATL2015, la présidente de la CGEM, Meriem Bensalah-Chaqroun, a affirmé que le continent africain, où vivent plus de 1 milliard de personnes, dispose de grandes ressources économiques et enregistre un taux de croissance de 1,3%, un taux appelé à augmenter sensiblement lors des décennies à venir. L'Afrique a enregistré en 2015 un record en termes d'investissements étrangers directs, a-t-elle dit, mettant en avant les contraintes qui entravent une exploitation optimale des ressources du continent, telle la faiblesse des infrastructures. Pour Mme Bensalah-Chaqroun, le développement des infrastructures impactera positivement et grandement l'évolution des économies africaines dans les années à venir, de même que l'amélioration de la compétitivité logistique dans le continent permettra de hausser, de manière structurée, le volume des échanges interafricains ainsi que ceux avec l'étranger.