Premier arbitrage pour Hakim Benchamass. Le président fraîchement élu de la deuxième Chambre a trouvé un accord avec les différentes formations politiques représentées chez les conseillers sur la constitution de groupe parlementaire. Exit l'obligation d'atteindre un seuil minimum de 12 élus pour former un groupe parlementaire, la future version du règlement intérieur ramène ce seuil à six parlementaires uniquement. Il faut dire qu'à la lumière des résultats des dernières élections de la deuxième Chambre, à peine trois formations politiques, en l'occurrence le parti de l'Istiqlal, le Parti authenticité et modernité et le Parti de la justice et du développement, disposaient de suffisamment de conseillers pour former un groupe parlementaire indépendant. Toutes les autres formations politiques ainsi que les différents syndicats et la Confédération générale des entreprises du Maroc n'avaient d'autres choix que de former ces petits groupements parlementaires ou au mieux, entrer dans des alliances afin d'atteindre le seuil minimal prévu par la désormais ancienne version du règlement intérieur. C'est au bout d'une réunion marathonienne que la présidence de la Chambre et les partis politiques sont parvenus à un consensus. «Nous avons convenu d'amender certains articles du règlement intérieur de sorte à fixer un minimum de six conseillers seulement comme condition pour former un groupe parlementaire à la deuxième Chambre», explique Abdelilah Halouti, parlementaire UNTM (Union nationale du travail au Maroc), syndicat proche du PJD. Et d'ajouter : «Cet amendement doit s'accompagner d'un autre changement dans le règlement intérieur concernant la formation des commissions au sein de la deuxième Chambre et dont le nombre sera compris entre 15 et 25 membres». Les amendements devront être introduits rapidement, vraisemblablement au cours des prochains jours pour que la deuxième Chambre puisse démarrer rapidement son activité. Le nouveau règlement intérieur ouvre la voie devant plusieurs autres formations politiques et syndicales pour former un groupe parlementaire. La CGEM qui dispose de 8 conseillers dans la nouvelle configuration de la deuxième Chambre, est ainsi assurée d'avoir son propre groupe parlementaire. L'Union marocaine du travail sera le seul syndicat à s'offrir le luxe de disposer d'un groupe parlementaire indépendant. En plus de l'Istiqlal (24 élus), du PAM (23) et du PJD (12), les partis du Mouvement populaire et celui du Rassemblement nationale des indépendants (RNI) qui disposent respectivement de 10 et 8 conseillers, valident également leurs tickets pour rejoindre le club des partis avec un groupe parlementaire. Un atout considérable pour une formation qui peut bénéficier de plusieurs avantages dans ce cas de figure. Pas de chance pour d'autres partis, notamment l'Union socialiste des forces populaires (5 sièges), de l'Union constitutionnelle (UC) et du Mouvement démocratique et social (MDS) avec 3 sièges chacun, du Parti du progrès et du socialisme (PPS - 2 sièges), du parti d'Al Ahd Addimoucrati et du Parti de la réforme et de développement (PRD) avec 1 siège chacun. La majorité des syndicats subit également le même sort. C'est le cas notamment pour la Confédération démocratique du travail (CDT) et l'Union nationale du travail au Maroc (UNTM) avec 4 sièges chacune, l'Union générale des travailleurs du Maroc (UGTM) avec 3 sièges, la Fédération démocratique du travail (FDT), l'Organisation démocratique du travail (ODT) et le Syndicat national démocratique (SND) avec un siège chacun.