Face à l'hésitation entourant le futur Office national pour la Promotion des Investissements et des Exportations (ONIX), le Centre marocain de Promotion des Exportations (CMPE) a entamé une réflexion sur les éléments d'une stratégie promotionnelle. Ses initiateurs entendent impliquer l'ensemble des intervenants avec une démarche intégrée. La stratégie d'une promotion efficace du produit Maroc tarde à se concrétiser. « Après plus de dix années de réflexion pour la mise en place d'une structure performante de promotion du pays sur les marchés extérieurs, les compteurs sont remis à zéro », estime la Fédération nationale de l'Agroalimentaire (FENAGRI) dans son bulletin d'information d'avril. L'Office national pour la Promotion des Investissements et des Exportations (ONIX) ne verra pas le jour de sitôt, « en tout cas, sous la forme voulue et défendue par le gouvernement Jettou », tient à préciser la fédération. Au moment où les opérateurs économiques, les exportateurs essentiellement, attendent une réelle politique de promotion en phase avec les mutations économiques, le manque de visibilité à ce sujet fait peser des contraintes lourdes de conséquences. Or, il est possible de faire mieux et rapidement pour peu que les ajustements nécessaires soient opérés d'autant plus que la plate-forme de travail existe déjà, selon le directeur général du Centre marocain de promotion des Exportations (CMPE). Pour Mounir Bensaid, «Le temps joue en notre défaveur. Les problèmes sont connus, les solutions aussi. Il suffit de se mobiliser et mettre en place les moyens nécessaires aussi bien réglementaires, institutionnels que financiers pour optimiser notre action et se positionner par rapport à nos concurrents». Les analyses conduites dans ce sens ont démontré que le travail accompli par les acteurs en place n'était pas au diapason de ce qui se fait à l'échelle internationale. Le dernier conseil d'administration du CMPE, tenu en décembre dernier, n'a pas manqué de relever et de rappeler les différents manquements. La demande se fait autour d'une réflexion globale sur le cadre institutionnel de promotion du Maroc à l'étranger avant d'aller en avant avec la mise en œuvre du projet de réforme souhaitée, puisque le projet mis récemment dans le circuit n'a pas apporté les réponses aux attentes du secteur privé et du secteur exportateur, en particulier. Toutefois, en face, les remarques au sujet des entraves mises devant le projet sont légion. De la surenchère au sujet du directeur de la structure unique aux privilèges des fonctionnaires en place, les conflits d'intérêt sont multiples. Du côté du ministère de tutelle, il est rappelé que l'ONIX allait être un établissement public, doté de la personnalité morale et de l'autonomie financière. Il sera placé sous la tutelle du Premier ministre. Son budget est de l'ordre de 70 millions de DH qui proviennent de la taxe parafiscale à l'importation qui finançait l'ODI, le CMPE et autres organismes. «La fusion desdites entités permettra une meilleure optimisation des ressources, avec un coup nul. Le CMPE a toujours eu à sa disposition des ressources qu'il n'a jamais utilisées», tient-on à préciser. L'idée de créer une structure unique pour la promotion du Maroc à l'étranger remonte à la période où Abderazzak El Mossadeq était au département du Commerce et de l'Industrie. Le Premier Ministre entend “regrouper les instances chargées de la promotion des investissements et des exportations et dynamiser leurs activités dans un cadre unifié”. Pour ce qui est du redéploiement des fonctionnaires CMPE, ces derniers s'élèvent contre « l'intégration, sans conditions, du personnel de la DIE, alors qu'en face, pour le CMPE, une sélection déguisée du personnel, sous une vague formulation, est à relever ». Face à cette attitude, les architectes du projet de fusion estiment que la résistance au changement est le corollaire de toute opération de rapprochement. « Des fois, le temps est un facteur déterminant ; plus l'opération est vite menée, moins les résistances prennent forme. », est-il mentionnée tout en précisant que « jamais l'administration n'a privé ses fonctionnaires de leurs droits, encore moins de leurs acquis. En tout, des cas comme celui de l'office des foires restent le meilleur exemple ». Historiquement, les trois principales missions de la Direction de l'Investissement extérieur (DIE) s'articulaient autour de la veille stratégique, la promotion ainsi que l'accueil et l'orientation des investisseurs. En attendant, laisse entendre le bulletin Fenagri, le CMPE qui cherche à développer de nouvelles prestations, a entamé une réflexion sur les éléments d'une stratégie promotionnelle. Cette dernière tient compte des mutations récentes que connaît l'environnement international. Ses initiateurs entendent impliquer l'ensemble des intervenants avec une démarche intégrée. Le renforcement des structures d'appui en est le fer de lance.