Une rentrée parlementaire sur les chapeaux de roue. Quelques jours seulement après l'ouverture du Parlement marquée par un important discours royal, les conseillers de la deuxième Chambre sont appelés demain mardi à élire leur président. Un poste très disputé aujourd'hui entre les forces parlementaires. A moins de 24 heures de l'élection du nouveau président de la Chambre haute du pays, Mohamed Nabil Benabdellah, secrétaire général du Parti du progrès et du socialisme (PPS), déballe tout sur le sprint final d'une élection aux enjeux politiques colossaux. Un déballage avec des révélations-chocs sur le cours des événements au cours des dernières 48 heures. Le numéro un du PPS a, en effet, reçu une délégation du parti de l'Istiqlal venue chercher un soutien à la candidature de l'ancien ministre de l'artisanat, Abdessamad Qayouh, à la présidence. Benabdellah affirme qu'il aurait compris à travers les échanges avec les responsables de l'Istiqlal que l'actuel secrétaire général du parti, «Hamid Chabat serait mis à l'écart». Ce n'est pas tout. Le SG du PPS laisse entendre que la publication par la commission centrale de suivi des élections d'une liste de parlementaires soupçonnés d'utiliser de l'argent aura un impact sur le cours de l'élection du président de la deuxième Chambre. «Je pense que la publication de la liste des noms de parlementaires poursuivis ressemble à un carton rouge pour Chabat», dit-il. PJD-PPS vs MP-RNI? Le ministre de l'habitat et de la politique de la ville va encore plus loin en laissant planer le doute sur le choix et les postures des uns et des autres au sein de la majorité actuelle concernant l'élection du nouveau président de la Chambre des conseillers. «Les parlementaires du PJD et du PPS vont sans nul doute se conformer à la consigne de vote, décidée par la majorité mais on ne sait pas encore quels seront le choix et la position des conseillers du Mouvement populaire et ceux du RNI», explique Benabdellah pour qui l'élection du nouveau président se fera à 100% à deux tours. C'est d'autant plus vrai que les conseillers seront appelés à choisir lors du premier tour entre probablement plus de trois candidats. Dans ce sens, la Confédération générale des entreprises du Maroc qui dispose de 8 parlementaires officialise la candidature de Naila Tazi. Si Benabdellah pense qu'il s'agit d'une tactique pour éviter que la CGEM ne se prononce en faveur de la majorité ou de l'opposition du moins au premier tour, Miloudi Moukharik, secrétaire général de l'Union marocaine de travail (UMT), trouve que c'est une candidature militante. «La présentation d'un ou d'une syndicaliste est une option que nous allons examiner. Ça serait une première au pays, voire au monde d'avoir un syndicaliste homme ou femme à la tête d'une Chambre parlementaire», conclut Moukharik. A noter enfin que le PAM a officialisé la candidature de Hakim Benchemass. Le parti frappe d'ailleurs à toutes les portes pour s'assurer des soutiens supplémentaires à son candidat. Mustapha Bakkoury, secrétaire général du PAM, a rendu visite au chef de gouvernement et secrétaire général du PJD, Abdel-Ilah Benkiran, à son domicile pour sonder les intentions de vote du parti de la lampe.