"Après une année d'efforts déployés dans ce processus avec plus de 150 personnalités libyennes représentant toutes les régions, le moment est enfin venu pour que nous puissions proposer la formation d'un gouvernement d'unité nationale", le Représentant spécial du Secrétaire général de l'ONU et chef de la Mission des Nations unies d'appui en Libye (Manul), Bernardino Leon. La liste du gouvernement libyen comprend les noms des six membres du conseil de la Présidence du gouvernement d'unité nationale libyen, conduit par M. Saraj, membre de la chambre des Représentants siégeant à Tripoli, à côté de 17 autres noms proposés pour pourvoir aux postes de ministres et deux candidats aux postes de président du conseil d'Etat et du Conseil de la sécurité nationale. Au cours d'une conférence de presse à Skhirat, où des négociations avaient repris lundi entre les deux camps rivaux libyens, l'émissaire onusien a indiqué qu'il a été convenu que le conseil de la Présidence du gouvernement soit composé de six membres au lieu de cinq comme proposé initialement. Il s'agit, outre M. Faiz Saraj (Premier-ministre), de Ahmed Maatig, Fathi Mjabri et Moussa El Kouni, Vice-Premiers ministres représentant les régions de l'Ouest, de l'Est et du Sud, à côté de deux autres ministres à savoir Omar El Asouad de la région de Zenten et Mohamed Ammari, membre de la commission de dialogue représentant le Congrès National Général (CNG) de Tripoli. A noter que le Maroc abrite depuis mars dernier le Dialogue Inter-libyen qui se déroule sous l'égide des Nations Unies. Ce dialogue réunit des représentants de la Chambre des Représentants siégeant à Tobrouk, du Congrès Général National basé à Tripoli, les "indépendants" composés de personnalités civiles, d'intellectuels, des juristes et des hommes d'affaires en plus de représentants d'associations féminines. Les pourparlers de Skhirat représentent la matrice principale du processus de paix en Libye. Ils dressent non seulement les contours du processus de règlement de la crise libyenne au niveau politique mais également militaire. La ville de Skhirat a abrité, en juillet dernier, le paraphe d'un accord entre les différentes parties présentes, y compris les chefs des partis politiques qui ont pris part au 6è round des pourparlers politiques inter-libyens sous les auspices de l'ONU, mais en l'absence des représentants du Congrès général national (CGN). Depuis la chute du régime Kadhafi, la Libye est plongée dans une crise politique et sécuritaire sans précédent sur fond de lutte pour le pouvoir entre le gouvernement provisoire et la Chambre des représentants (parlement de Tobrouk) reconnus par la communauté internationale d'une part, et le CNG - dont le mandat s'est achevé- et le gouvernement de salut national basés à Tripoli, d'autre part.