Si les partis politiques de la majorité et de l'opposition attaquent cette campagne électorale avec la même agressivité et à peu près les mêmes ambitions, les moyens financiers dont ils disposent sont presque incomparables. Une donne qui ne manquera pas d'influencer le résultat du scrutin du 4 septembre prochain. PAM et PJD, là où l'argent ne manque pas A l'image des affrontements entre leurs dirigeants respectifs, le Parti de la justice et du développement (PJD), leader de la majorité, et le Parti authenticité et modernité (PAM), semblent également en compétition sur le plan budgétaire. Les deux mastodontes de la scène politique comptent débourser chacun 30 millions de dirhams pour convaincre les Marocains de voter pour les candidats sous leurs couleurs. «A peu près le tiers de ce montant provient des aides fournies par l'Etat», précisait Ilyass Omari, vice-secrétaire général du PAM et président de la commission des élections du parti, lors d'une conférence de presse le 10 août dernier. Le PJD est, lui, resté très discret sur ses dépenses. «La plupart des personnes impliquées dans la campagne sont des bénévoles, ce qui réduit significativement les dépenses du parti», a expliqué Slimane Amrani, responsable de la communication du parti, dans une déclaration à ALM, avant de confier que «globalement, il s'agit d'une enveloppe de 30 millions de dirhams». L'essentiel de ce budget sera destiné à la logistique de la campagne, tandis que 1,3 million de dirhams seront investis dans le volet informationnel. Troisième en termes de budget, le parti de l'Istiqlal (PI) compte, lui, débourser 21,5 millions de dirhams pendant cette double campagne électorale. Cette enveloppe compte 7 millions de dirhams provenant des aides de l'Etat contre 14,5 millions de dirhams des fonds propres du parti. Selon Taoufik Hjira, président du conseil national du PI, ce budget sera réparti entre 18 millions de dirhams d'aide directe aux candidats et 3,5 millions de dirhams d'aide logistique. Le MP veut une campagne à 0 dirham Aux antipodes des budgets faramineux que prévoient de dépenser le PJD et le PAM, se situe un autre parti de la majorité. Le Mouvement populaire (MP) ne compte dépenser aucun dirham de ses fonds propres. «Le MP ne dispose, pour sa campagne électorale, que du budget qui lui est alloué par l'Etat, soit une avance de 30% qui équivaut à 3,5 millions de dirhams», avait affirmé Mohand Laenser, secrétaire général du parti, lors d'une conférence de presse tenue le 12 août à Rabat. Le parti de l'épi compte, ainsi, dépenser presque dix fois moins que le PJD, son allié de la majorité. L'Union constitutionnelle (UC) est également l'un des partis qui dépensera le moins parmi ceux de la majorité et de l'opposition. Sans donner de chiffres définis, Anouar Zyne, membre du bureau exécutif de l'UC, a déclaré à ALM que le budget de ces Communales et régionales devrait avoisiner les 6 millions de dirhams. «Pour l'instant, il ne s'agit que d'une estimation. Le budget définitif n'a toujours pas été arrêté», a-t-il expliqué. En équilibre entre ces deux extrêmes, se situent le Parti du progrès et du socialisme (PPS), le Rassemblement national des indépendants (RNI) et l'Union socialiste des forces populaires (USFP). Le parti communiste a réservé une enveloppe budgétaire d'environ 15 millions de dirhams à la campagne précédant les élections communales et régionales du 4 septembre prochain. «Le budget de la campagne a doublé comparé à celui de 2009, simplement parce que la couverture du parti a doublé», a expliqué Anas Doukkali, membre du bureau exécutif du parti. Selon lui, les dépenses liées à la campagne sont très importantes. «J'espère que nous ne dépasserons pas ce seuil», a-t-il commenté. Du côté du RNI, le budget de la campagne s'élève à 12 millions de dirhams, comme l'avait annoncé le secrétaire général du parti, Salaheddine Mezouar, la semaine dernière. Ce budget provient à hauteur de 6,45 millions de dirhams des aides de l'Etat, le reste étant fourni par les moyens propres du RNI. Enfin, le parti de Driss Lachgar prévoit, de son côté, une enveloppe de 11,5 millions de dirhams. Le secrétaire général de l'USFP avait déclaré que les aides de l'Etat, qui s'élèvent à 6 millions de dirhams pour son parti, ne sont pas suffisantes. «Si l'on ne comptait que sur ces aides, nous n'aurions que 150 dirhams pour chaque candidat», avait-il noté.