C'est vers une catégorie d'électeurs inattendue que s'est tourné Hamid Chabat, secrétaire général du parti de l'Istiqlal (PI), lors du premier jour de la campagne électorale samedi dernier. «Le dossier salafiste doit être rouvert, et un comité doit être formé pour le gérer», a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse au siège de son parti à Rabat. «Le Maroc est un pays qui ouvre les bras à tous ses enfants, il doit savoir gérer ce dossier avec sagesse», a-t-il ajouté. Continuant dans sa lancée, le secrétaire général du PI a même estimé que «l'embargo imposé à Al Adl wal Ihsane est un péché impardonnable», rappelant que l'Istiqlal avait plusieurs fois demandé la levée de cet embargo. Hamid Chabat a, par ailleurs, exprimé l'inquiétude de son parti à l'approche des échéances électorales. «Le parti de l'Istiqlal avait des positions claires pendant les débats autour des projets de loi relatifs aux élections au Parlement», a-t-il expliqué. En effet, le PI réclamait, entre autres, la constitution d'un comité indépendant pour la supervision des élections et l'institution du vote par Carte d'identité nationale (CIN), écartant ainsi l'inscription aux listes électorales qui «fait l'objet de manigances», selon Chabat. Cela n'a pas empêché le leader de l'Istiqlal de se dire optimiste, assurant même qu'il est prêt à démissionner si l'Istiqlal n'arrive pas premier lors des Communales du mois prochain. Le secrétaire général du PI n'a pas non plus manqué de débuter sa campagne par une offensive envers la majorité. «La démocratie, ce n'est pas satisfaire les organismes financiers internationaux aux dépens du pouvoir d'achat du peuple», a-t-il notamment affirmé. Le parti de la balance attaquera les élections communales et régionales du 4 septembre prochain avec 18.338 candidats, selon le président de son conseil national Taoufik Hjira, soit au moins 1.500 candidats de plus qu'en 2009. Un chiffre, notons le, légèrement supérieur à celui annoncé le même jour par le ministère de l'intérieur. Les candidatures de femmes sont au nombre de 4.131, dont 10 sont têtes de liste. Toujours selon Hjira, 48% des candidats de l'Istiqlal se présentent pour la première fois aux élections et 37% d'entre eux sont des jeunes (moins de 40 ans). Le plus jeune candidat du PI a 21 ans, tandis que la plus jeune candidate a 22 ans. «Aucune candidature n'a émané du secrétaire général ou du bureau exécutif du parti. Tout s'est fait au niveau local», a, par ailleurs, précisé Taoufik Hjira. Concernant le budget de la campagne électorale, il s'élève à 21,5 millions de dirhams dont 7 millions de dirhams proviennent des aides de l'Etat et 14,5 millions de dirhams des fonds propres du parti. Ce budget sera réparti entre 18 millions de dirhams d'aide directe aux candidats et 3,5 millions de dirhams d'aide logistique. Parmi les mesures entreprises par le parti lors de la période de campagne figure, entre autres, la désignation d'un avocat istiqlali dans chaque province qui sera chargé de l'accompagnement juridique des candidats.