La mission de gestion et d'économie des ressources hydrauliques est assurée par une multitude d'instances. Conseils, ministères, offices et agences y contribuent, chacun selon ses prérogatives. La gestion de l'eau ne relève pas d'un seul service, ni d'une unique autorité. Certes le ministère de l'Equipement est considéré comme le principal intervenant du fait des énormes responsabilités qui lui incombent. Il prend en charge différents dossiers liés notamment au recueillement des ressources, à la construction de barrages et à la sécurisation hydraulique. Mais toute la démarche de commercialisation et de distribution est assurée par l'ONEP, sous la tutelle du ministère de l'Equipement, et les régies concessionnaires. A un autre niveau, la gestion de la problématique de l'eau est chapotée par le Conseil supérieur de l'eau regroupant un ensemble d'acteurs dont des départements ministériels (agriculture, environnement, équipement…). Il incarne la fonction du premier organe de concertation et de coordination en la matière. Et pour garantir un résultat de proximité, il travaille en étroite collaboration avec les Agences du bassin. Une sorte d'institutions publiques, dotées d'une autonomie administrative et financière. La première Agence de bassin a en effet été mise en place à l'oued Oum Rabîi. Plusieurs départements ministériels forment ce corps dont la principale prérogative s'articule autour de l'élaboration d'études et de diagnostics remis en cas de besoin aux services concernés. Ce n'est pas tout. Car, d'autres institutions se chargent de la question de l'eau. Les Comités provinciaux de l'eau, dont les membres dépendent à leur tour à d'organismes ministériels et administratifs, ou encore le Comité interministériel de l'eau, présidé par le Premier ministre, s'intéressent à la question des ressources hydrauliques. Une telle situation où moult institutions, ayant des statuts différents et présidés par des instances différentes les unes des autres ne risque-t-elle pas de susciter un chevauchement au niveau des missions de chacune d'entre elles ? A en croire à la réponse d'un responsable au sein du ministère de l'Equipement, un tel risque n'est pas conjecturé. Par ailleurs, il précise qu'une coordination et concertation efficaces entre les différents intervenants est la seule garante d'une complémentarité entre leurs actions. La loi 10-95 sur l'eau, apporte en effet un chapitre complet portant sur la planification globale de l'eau et sa mise en application par les différentes structures impliquées dans le domaine. La loi a même été parachevée par des textes d'application, dont certains ont été promulgués durant la période 1995-1997 et d'autres sont en cours d'approbation. Un tout pour faire de l'économie, et plus globalement de la gestion de l'eau une préoccupation, présente au quotidien. Le dispositif juridique étant de mise, c'est sur le comportemental qu'il faut agir.