Anas Sefrioui ne lâchera pas les rênes d'Addoha. Le président-directeur général a démenti en personne un éventuel départ du Groupe. Les rumeurs ont dernièrement entaché l'entreprise qui détient plus de 40 % de la production immobilière nationale. La conjoncture cruciale du secteur et le ralentissement des résultats financiers en 2014 ont poussé certains observateurs à prédire la vente des terrains d'Addoha afin de rembourser l'endettement. Chose qui semble loin d'être envisageable par le Groupe. «Nous disposons actuellement de 5.000 hectares de foncier que nous comptons développer à l'avenir», souligne clairement le président-directeur général d'Addoha, lors d'un point de presse tenu, mardi 7 avril, à Casablanca. Anas Sefrioui, qui s'est confié sans tabou à la presse, a déclaré être fier d'avoir une telle réserve acquise dans de bonnes conditions et à de bons prix. La valeur de ces terrains est, selon Sefrioui, plus importante que le prix auquel ils ont été actés. «Pour 10 milliards de dirhams de foncier la valorisation dépasse actuellement les 25 milliards de dirhams», apprend-on du président d'Addoha. En dépit du retrait du résultat bilanciel, le Groupe se trouve en position de force. Depuis son introduction en Bourse en 2006, Addoha a quadruplé son chiffre d'affaires. Aussi, le groupe a investi à ce jour plus de 80 milliards de dirhams dans le logement social livrant ainsi plus de 200.000 logements. Pour maintenir la cadence, le Groupe compte investir pour 2015 près de 4,5 milliards de dirhams. Afin de générer plus de capitaux, Addoha a décidé de mettre en stand-by sa production. Le but étant de repartir sur de bons fondamentaux et «monétariser» le bilan. Cette ambition a été traduite par la mise en place d'un plan génération Cash dans une perspective d'orientation des ventes vers le stock de produits finis, de limitation de nouvelles productions aux groupements d'habitation présentant un taux de commercialisation proche à 70 % ainsi que de réduction des créances nettes de 6,5 milliards de dirhams entre 2015 et 2017. A quelques mois de son application, les retombées du plan sont visibles. Au premier trimestre de l'année 2015, le groupe a réalisé 3.300 ventes dont 1.300 ventes de produits finis. Le ratio des ventes réalisées a grimpé à 40%. Conformément aux objectifs du plan Génération Cash, Addoha a dégagé une trésorerie excédentaire en nette amélioration. Le désendettement global s'est établi à fin mars autour de 631 millions de dirhams portant le niveau de la dette du groupe à 8,68 milliards de dirhams au lieu de 9,3 milliards de dirhams à fin 2014. Ainsi en trois mois, le taux d'endettement est passé de 80 à 75% fin mars 2015. En vue d'optimiser sa production, Addoha envisage de finaliser la production de 12.300 unités en 2015 contre 25.000 unités produites en moyenne entre 2012 et 2014. Le groupe fait savoir, dans ce sens, que le taux moyen de commercialisation des unités en production dépasse actuellement les 70%. En termes de ventes ciblées, le groupe a lancé au cours du premier trimestre 2015 la commercialisation de deux tranches du projet Al Azhar 2 à Casablanca et Essaada 2 à Agadir. Notons que le budget consacré à l'acquisition du foncier sur le premier trimestre 2015 a totalisé une enveloppe de 45 millions de dirhams, concernant ainsi des terrains situés à Casablanca et Dakar.