La coopération militaire entre le Maroc et l'OTAN est qualifiée comme étant l'une des plus stratégiques, notamment pour assurer la sécurité dans la région et pour combattre la montée du terrorisme. Le Royaume fait d'ailleurs partie des pays ayant confirmé leur participation, l'automne prochain, à la plus grande manœuvre militaire de toute l'histoire de l'OTAN. C'est ce qui a été révélé au terme de plusieurs réunions tenues en fin de semaine à Bruxelles entre les responsables de l'OTAN et une délégation marocaine composée, entre autres, de plus d'une vingtaine de journalistes. A l'heure où le monde fête les 20 ans du Dialogue méditerranéen, il est important de revenir sur le rôle du Royaume du Maroc dans cette promotion de dialogue politique et contribution au maintien d'un climat de sécurité, en Afrique du Nord ou même ailleurs. Aujourd'hui partenaire à part entière, le Maroc est aux côtés de la Jordanie le pays le plus «engagé et ayant le plus grand sens d'initiatives», selon les responsables de l'OTAN. Suite à l'approbation de la participation du Maroc à la plate-forme d'interopérabilité le 7 juillet 2014, une proposition a été émise par l'OTAN pour que l'armée marocaine prenne part à un exercice militaire de très haut niveau. Laquelle proposition a été acceptée par le haut commandement du Maroc. Au cours de ces manœuvres, le Maroc, à l'instar d'autres pays partenaires, bénéficiera du statut d'observateur. Au dernier décompte, ils ne seraient pas moins de 25 mille soldats à être dépêchés en Espagne, en Italie et au Portugal cet automne 2015 pour prendre part à ce que l'on décrit comme la plus grande manœuvre militaire depuis la création de l'OTAN. Si l'on se base sur les dires de Oana Lungescu, porte-parole de l'alliance, ce sont des «soldats des pays membres et alliés du pacte, représentant les forces navales, aériennes et terrestres». Quant à la participation de l'armée marocaine, il faut dire qu'il ne s'agit pas là d'une première. Seulement ce serait «la première fois où le Maroc participera à la fois à la préparation et à l'exécution de cet exercice», nous confie une source militaire du Royaume. Dénommée opération «Trident Juncture», elle a pour premier objectif de développer une force de réaction de l'OTAN (NRF) qui, précisons-le, regroupe des composantes terre, air et mer. «Pour des besoins de sécurité et pour répondre aux enjeux actuels, ces forces ultra-rapides devront pouvoir être envoyées en zones de conflits en moins de 48h. Elles seront par la suite suivies par d'autres équipes militaires», précise un haut responsable au sein de l'alliance. L'exercice Trident Juncture qui est en principe d'une durée d'un mois sera une étape importante pour l'initiative d'interconnexion des forces. «Il est difficile pour deux armées ayant deux munitions, deux cultures et surtout deux commandements différents d'être sur le terrain pour une mission conjointe», précise la même source. En effet, en plus des commandements qui seraient donc unifiés dans la mesure où les différentes armées participant à cet exercice seront initiées au même code, il y a lieu de signaler que les minutions seront interchangeables, chose qui réduirait considérablement les charges financières. Il est à rappeler que la décision de procéder à la création de cette force opérationnelle interarmées a été prise en septembre 2014, en marge du sommet du Pays de Galles. C'est justement à l'occasion de ce sommet que le Maroc était invité à rejoindre la plate-forme d'Interopérabilité. Sur la question de l'objectif principal de ces forces, il a été souligné que, généralement, «plus les pays renforcent leur pouvoir militaire, le moins ils ont à l'utiliser». En plus du fait qu'il s'agisse, évidemment, d'une force capable d'être déployée en cas de besoin, cette force s'avère être un outil de dissuasion jugé efficace.