Tête de liste du MP dont il est membre du Bureau politique dans l'arrondissement de Bettana et pour le conseil de la ville de Salé, Driss Sentissi, 48 ans, évoque avec optimisme l'avenir de la Mouvance populaire et dresse un bilan de son action de député-maire de la ville. Aujourd'hui Le Maroc : comment se présentent les élections communales du 12 septembre pour votre parti, le Mouvement populaire ? Driss Sentissi : Le MP aborde ces échéances dans un esprit de sérénité et de confiance. Nous comptons relever le défi et réaliser un score à la hauteur de nos ambitions. Quelles sont ces ambitions ? D'abord, notre objectif principal est d'être présent dans la plupart des villes et des régions. Ensuite, il s'agit pour nous de participer efficacement à la gestion de la chose locale dans le cadre de la nouvelle charte communale. Les composantes de la mouvance populaire (MP, MNP et UD) se présentent aux communales en rangs dispersés. Qu'est- ce qui empêche la mise en place de candidats uniques et de listes communes ? Rien ne l'empêche. La mouvance populaire représente la première force politique et électorale du Maroc. Ceci est un fait indéniable. Comme chacun le sait, la famille populaire, consciente de l'importance stratégique de l'union, a amorcé depuis quelque temps une dynamique de réunification de ses rangs. Les choses vont dans le bon sens pour notre famille qui est en mouvement. Bien entendu, il faut donner du temps au temps. Que pensez-vous du scrutin de liste adopté pour les circonscriptions de plus de 25.000 habitants ? Tout mode de scrutin, quel qu'il soit reste un moyen technique pour améliorer la gestion des élections. Cependant, ce système adopté par notre pays depuis les dernières élections législatives a montré un peu ses limites. Inconvénient de taille : tout le monde a remarqué que les partis politiques gaspillent beaucoup de temps dans la confection des listes à cause justement des arbitrages nécessaires souvent douloureux pour départager les différents candidats qui convoitent la première place. Et puis, je ne sais pas vraiment avec le scrutin de liste si les gens votent pour le parti ou pour la personne. Pour vous, il aurait mieux fallu maintenir le système uninominal à un seul tour pour toutes les circonscriptions ? Beaucoup de gens au sein des partis politiques le pensent. Au-delà des arguties autour de la nature du mode de scrutin, le plus important, c'est que le Maroc soit doté à l'occasion de ces élections d'une élite locale capable de gérer au mieux les affaires de la cité mais aussi du monde rural. À mon avis, c'est le principal enjeu des communales. Vous êtes de liste du MP à Salé dont vous êtes le président de la communauté urbaine de Casablanca. Salé qui fait partie des villes où le principe de l'unité de la ville sera appliqué ? Peu de gens le savent, Salé dispose d'une population de plus de 500.000 habitants. C'est pour cela qu'elle s'est sera dotée d'un conseil de la ville et de conseils d'arrondissements au même titre que Casablanca, Marrakech, Rabat, Fès et Tanger. Salé est une ville-dortoir qui a perdu énormément de son éclat. Comment se fait-il qu'une ville proche de la capitale ait une dégradation aussi profonde ? Lorsque la population de Salé m'a fait confiance en m'élisant en me portant en 1997 à la tête de la commune urbaine de Salé-Bettana et de la communauté urbaine de la ville, j'ai hérité d'une cité empêtrée dans de nombreux problèmes et de dysfonctionnements : routes dégradées, absence d'éclairage public, prolifération des bidonvilles, transport défaillant et insuffisant…Les points noirs sont nombreux. En somme, une ville qui a besoin de tout pour renaître et sortir de sa léthargie. Dès lors, nous avons ,moi et mon équipe élaboré un plan quinquennal visant à combler le déficit de la ville en matière d'infrastructures et d'équipements de base. Un plan que nous avons mené à son terme. De nombreuses réalisations socio-économiques restent à accomplir durant le prochain mandat si les électeurs me renouvellent leur confiance. Quels sont les chantiers qui ous tiennent particulièrement à cœur ? La lutte contre l'habitat insalubre et la pollution industrielle restent de grandes priorités. À côté de cela, nous nous sommes déjà attelés à construire des maisons de jeunes et des foyers féminins. Salé ne manque pas d'atouts et d'attraits (une plage de 50 hectares, patrimoine cultuel diversifié, monuments, artisanat…) à même de faire d'elle une destination touristique de premier plan. C'est l'un des grands et importants chantiers que me tient particulièrement à cœur.