«Le Mouvement populaire est une organisation humaine et susceptible de subir des risques». La qualification donnée mardi à Rabat par Mohand Laenser à son parti a laissé perplexe. D'où proviennent ces périls ? De la majorité ? De l'opposition ? Ou du MP ? «Un parti peut connaître des difficultés et affronter des divergences internes. C'est la nature du travail politique. Mais je ne vois pas de dangers dans le MP», précise à ALM le secrétaire général du parti de l'épi lors du forum de la MAP auquel il était invité pour discuter du positionnement du MP pour les prochaines échéances et auquel Lahcen Haddad, membre du bureau politique du parti, a pris part. «En ce qui concerne la participation aux prochaines échéances, communales en 2015 et législatives en 2016, tout parti politique, de quelque nature qu'il soit, se prépare aux élections. Le but étant de redorer le blason dont nous disposions avant 2009 et nous croyons en cela», indique M. Laenser qui trouve que «la scène politique n'est pas en bon état». S'agissant du cadre légal régissant les échéances, M. Laenser veut un changement de lois permettant de créer des alliances effectives. Fort de sa base géographique, sociétale, large et réaliste à l'issue des dernières échéances, le MP croit, selon son leader, fortement en ses chances. «L'action partisane est censée être rationalisée. Tel est notre credo», enchaîne le SG du parti de l'épi en conduisant l'exemple de la fusion de 3 partis politiques (MP, MNP et UD) en un pôle au lieu de créer une union pour remporter un grand nombre de sièges au Parlement. Au contraire la démarche a fait que cette fusion perde 50% des sièges. Le forum de la MAP était une occasion, pour le numéro un du MP pour répondre aux interrogations formulées autour de l'affaire Ouzzine, membre du même parti. «Nous sommes reconnaissants à SM le Roi d'avoir pris la décision de suspendre les activités du ministre qui a une responsabilité politique», entérine M. Laenser en exprimant son soutien au ministre de la jeunesse et des sports. «Notre rôle est de soutenir toute personne occupant un poste de responsabilité jusqu'à ce que sa culpabilité soit prouvée. Par contre, nous ne pouvons pas appuyer une personne dont la mauvaise intention est avérée», précise le SG qui attend, tout comme le chef de gouvernement, les résultats de l'enquête. A son tour, le bureau politique du parti prendra, selon son leader, la décision adéquate outre celle qui sera prise par d'autres organes. «Et que le bon Dieu lui vienne en aide», prie Laenser pour Ouzzine. Concernant les répercussions de ce scandale sur la réputation du parti, l'interlocuteur estime que «tout fait est susceptible d'impacter cette image». Lors de cette rencontre, M. Laenser s'est également exprimé sur plusieurs questions, entre autres, celle de la langue amazighe. «Nous n'en avons pas fait un usage apolitique. Il s'agit d'un élément de l'identité nationale», clarifie le SG. Dans la foulée des déclarations, l'intervenant a précisé n'avoir jamais interdit à quiconque de se présenter au poste de secrétaire général. «C'est mon dernier mandat», annonce-t-il. Quant à ses conflits de compétences avec Nabil Benabdellah, il indique : «Ma mission est la planification, tandis que la sienne porte sur l'habitat».