2015 est une année en rose aux yeux des entreprises marocaines et tunisiennes. Telle est la vue d'ensemble qui se dégage du baromètre annuel «Sage Business Index» présenté mardi à Casablanca et destiné à évaluer la confiance desdites structures dans le contexte où évoluent. Ainsi, il ressort de cet indicateur, initié en 2014, que les deux tiers d'entre elles prévoient une hausse moyenne de 6,4% de leur chiffre d'affaires pour l'an prochain. Aussi, elles déclarent que leurs effectifs vont augmenter de 3 en moyenne au cours de la même période. Mieux encore, la confiance de ces entreprises a atteint son pic depuis quatre ans. Malgré cet optimisme, ces structures ont de fortes attentes vis-à-vis des pouvoirs publics pour l'accélération du chantier des réformes du climat des affaires, notamment pour l'export. Pour rappel, l'enquête d'observation a porté sur près de 14.000 PME situées dans 18 pays y compris au Maroc et en Tunisie. Celles-ci sont optimistes avec des scores supérieurs à 50 dans les trois domaines évalués, à savoir leurs propres perspectives, leurs économies nationales et l'économie mondiale. «Cet optimisme exceptionnel est un bon levier pour les pouvoirs publics en vue d'accélérer le chantier des réformes du climat des affaires au Maghreb et de booster la dynamique de création de valeur, en premier lieu, en faveur des entreprises exportatrices», a indiqué Sanaa Louriki, directrice marketing et communication de Sage Maghreb, lors de la conférence de presse consacrée à la présentation des résultats de l'enquête. A propos des entreprises tunisiennes qui évoluent dans un contexte marqué par les séquelles du printemps arabe, la directrice estime que «malgré ces circonstances moroses, le pays a évolué en termes réglementaires». Pour appuyer ce motif puisé dans l'arsenal législatif, Badr Eddine Adnani, chef de marché marketing, a conduit l'exemple de Tunisie Digital 2018, un programme similaire à Maroc Numeric 2013. «C'est un gouvernement de transition qui a lancé ce Tunisie Digital», a-t-il tenu à préciser. Et Mme Louriki d'abonder dans son sens: «la particularité de la Tunisie c'est que c'est un pays qui a continué à croire en un avenir meilleur». Ceci étant, plus des trois quarts des entreprises sondées, soit 78%, prévoient une augmentation d'environ 6,8% de leurs exportations l'an prochain. Cependant, de nombreuses entreprises ne se sentent pas soutenues dans leur ambition d'augmenter leurs exportations. 31% seulement disent recevoir le soutien nécessaire de la part du gouvernement, et pour les deux tiers d'entre elles (soit 63%), la priorité du gouvernement devrait être de les soutenir et de les promouvoir à l'étranger. «Aux yeux des entreprises exportatrices, le gouvernement a allégé les procédures en matière d'export, c'est ce qui leur a permis d'être confiantes», a estimé Mme Louriki.